Johannesburg, 4 avr 2017 (AFP)

Le principal syndicat d’Afrique du Sud et partenaire clé du Congrès national africain (ANC) au pouvoir a appelé mardi le président Jacob Zuma à démissionner à la suite d’un remaniement ministériel controversé.
Le secrétaire général de la confédération syndicale de la Cosatu, Bheki Ntshalintshali, a déclaré que le moment était venu pour M. Zuma de « démissionner » après le remaniement de la semaine dernière qui a entraîné le départ du ministre des Finances, le respecté Pravin Gordhan.
Le président sud-africain, déjà affaibli depuis plusieurs mois par une série de scandales, fait face à une fronde croissante y compris parmi ses habituels soutiens.
« Nous n’avons plus confiance en ses capacités de leadership », a poursuivi le patron du syndicat, estimant que le remaniement avait été conduit sur des questions de « loyauté politique » et non de « mérite ».
Dans la nuit de jeudi à vendredi, Jacob Zuma a nommé dix ministres et autant de vice-ministres, pour la plupart considérés comme ses proches, à l’image du nouveau titulaire du portefeuille des Finances, Malusi Gigaba.
Ce coup de balai a été rapidement sanctionné par les marchés. Lundi, la note souveraine de l’Afrique du Sud a été dégradée en catégorie spéculative par l’agence Standard & Poor’s et le rand sud-africain a perdu 7% de sa valeur depuis vendredi face au dollar.
« Le président a été négligeant et imprudent » a affirmé le patron de la Cosatu, ajoutant que cette dégradation allait « coûter très cher » au pays.