Le Cap, 6 mai 2017 (AFP)

Plusieurs milliers de Sud-Africains ont manifesté samedi dans la ville du Cap pour réclamer, comme tous les ans, la dépénalisation totale de l’usage du cannabis, un combat relancé récemment par une décision très controversée de la justice locale.
L’usage tant thérapeutique que récréatif du cannabis est totalement proscrit en Afrique du Sud.
Mais le 31 mars, un tribunal de la province du Cap occidental a estimé qu’arrêter quelqu’un pour en avoir consommé ou fait pousser à son domicile constituait une atteinte à sa liberté individuelle. Le gouvernement a fait appel de ce jugement.
Dopés par cette décision, environ 2.000 partisans de la dépénalisation, selon une journaliste de l’AFP, se sont retrouvés samedi au Cap pour pousser leur avantage.
« Nous défilons pour la légalisation du cannabis, pas seulement à des fins médicales ou industrielles, mais aussi récréatives », a répété l’organisateur de la marche, Johannes Berkhout.
« Je pense que ça devrait être autorisé parce que ça vient de la terre », a estimé Amanda, une manifestante. « C’est une plante naturelle, une herbe naturelle, je ne comprends pas pourquoi c’est illégal », a renchéri un autre, Leroy.
L’usage médical du cannabis se développe dans certains pays du monde afin de soulager les souffrances dues aux cancers, au sida ou à d’autres pathologies.
En 2014, un député d’opposition, Mario Oriani-Ambrosini, avait soumis un projet de loi appelant à légaliser le cannabis en Afrique du Sud. Il est décédé quelques mois plus tard, après avoir perdu son combat contre un cancer du poumon.
L’Uruguay est devenu en décembre 2013 le premier pays au monde à légaliser la production, la distribution et la consommation du cannabis à des fins récréatives.
Il y sera vendu à partir de juillet dans les pharmacies, mais sous le contrôle de l’Etat.