Berlin, 12 sept 2017 (AFP)

Un réseau de mariages blancs entre l’Allemagne, le Portugal et le Nigeria a été démantelé mardi à Berlin alors que les cinq personnes soupçonnées d’être à sa tête ont été interpellées, ont indiqué mardi la police et la justice allemandes.
Les cinq suspects – quatre femmes âgées de 46 à 64 ans et un homme de 50 ans – ont été interpellés mardi matin dans la capitale allemande, précisent dans un communiqué conjoint la police et le Parquet général de Berlin, sans préciser leur nationalité.
Rien qu’à Berlin, 41 logements ont été perquisitionnés. Des appartements ont également été fouillés à Potsdam, près de Berlin, ainsi qu’à Francfort et à Görlitz (est), selon le communiqué.
Plusieurs éléments de preuves ont été saisis, ainsi que 300.000 euros, rapporte encore l’agence de presse allemande DPA.
Le réseau aurait organisé “au moins” 70 mariages blancs entre des Portugaises et des Nigérians afin que ces derniers obtiennent “un titre de séjour dans l’Union européenne”, selon la même source.
Selon les enquêteurs, les cinq suspects interpellés auraient recruté au Portugal les femmes et falsifié plusieurs documents afin d’établir des certificats de mariage, selon le communiqué.
De leur côté, les Nigérians devaient payer chacun 13.000 euros au réseau, dont une partie était destinée aux Portugaises.
Ces dernières se rendaient à Berlin pour quelques jours afin de se présenter aux autorités allemandes en compagnie de leur époux supposé, munis de faux certificats de mariage prétendûment établis au Nigeria afin que les Nigérians se voient décerner un titre de séjour.
Une fois la démarche effectuées, elles rentraient au Portugal.
Quelque 400 policiers allemands ont participé aux opérations. Des perquisitions ont également eu lieu au Portugal. Les investigations ont été soutenues par Europol, selon la même source.
Alors que l’Allemagne a accueilli plus d’un million de candidats à l’asile depuis 2015, les autorités allemandes sont de plus en plus confrontées à ce type de falsifications impliquant majoritairement des migrants africains ou asiatiques qui désirent obtenir un titre de séjour dans l’UE.
Selon le ministère de l’Intérieur, leur nombre serait ainsi d’environ 5.000 chaque année, rappelle DPA.