Bamako, 17 mai 2017 (AFP)

« Une force d’intervention rapide » composée de Casques bleus sénégalais sera prochainement déployée dans le centre du Mali, où se sont multipliées depuis 2015 attaques et violences intercommunautaires, a annoncé mercredi un responsable de l’ONU à Bamako.
« Nous attendons le déploiement prochain dans le centre (du Mali), par le Sénégal, d’une force d’intervention rapide pour faire face à la situation d’insécurité », a déclaré à la presse le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, qui effectue sa première visite dans le pays depuis sa prise de fonctions.
« Au regard de la situation sécuritaire », a estimé M. Lacroix, la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) a un mandat « robuste, mais il y a, malgré les efforts, un manque de capacités », a ajouté M. Lacroix.
« Nous avons bon espoir que, prochainement, un certain nombre de renforts arriveront, qui permettront de pallier ces manques », a-t-il dit.
Déployée depuis juillet 2013, cette force de l’ONU compte un peu plus de 12.000 militaires et policiers sur le territoire malien. Elle est la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995, avec plus de 70 Casques bleus tués en opération.
Le Mali demeure instable depuis 2012, en proie à des attaques jihadistes et violences intercommunautaires.
Le nord du pays était tombé en 2012 sous la coupe d’organisations jihadistes liées à Al-Qaïda à la faveur d’une rébellion touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Les jihadistes ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France et qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes. Depuis 2015, ces assauts se sont étendus au centre et au sud du pays.
« L’accord de paix est un processus qui évolue lentement, trop lentement sans doute, même s’il y a eu des progrès réalisés récemment et qu’il faut encourager », a estimé Jean-Pierre Lacroix.
Parmi ces progrès , « il y a la mise en place des autorités intérimaires dans le Nord, le début des patrouilles mixtes avec les perspectives qui s’ouvrent », a ajouté le diplomate onusien, qui a eu des entretiens avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga.