Douala, 21 oct 2017 (AFP)
Les forces de l’ordre ont empêché samedi à Douala (sud), capitale économique du Cameroun, la tenue d’une manifestation interdite de soutien aux populations des régions anglophones, a rapporté un journaliste de l’AFP.
Policiers et gendarmes armés, ainsi que des camions anti-émeutes, s’étaient déployés dès l’aube dans plusieurs rues de l’arrondissement de « Douala premier », où la manifestation était prévue.
La circulation sur plusieurs axes du secteur a été bloquée par les forces de l’ordre, qui ont pris position notamment au lieu-dit « Texaco Omnisports », un carrefour menant au grand stade de la ville.
Le meeting et la marche prévue dans la foulée n’ont finalement pas eu lieu, à l’exception de deux rassemblements anecdotiques d’une poignée d’individus qui ont marché brièvement dans le quartier de Bepanda. L’un d’entre eux portait une pancarte où il était écrit : « Oui au fédéralisme, non à la barbarie ».
La journée n’a été marquée par aucun affrontement ou incident majeur dans ce secteur du grand stade, où le dispositif policier déployé était impressionnant.
La manifestation était organisée à l’appel du Social Democratic Front (SDF), principal parti d’opposition anglophone du pays, qui entendait exprimer sa « solidarité » aux populations anglophones des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, qui connaissent depuis fin 2016 une grave crise politique avec une forte poussée sécessionniste.
Au moins 14 personnes y ont été tuées le 1er octobre dans la répression par les forces de sécurité de manifestations prosécession.
D’abord autorisée, la marche de ce samedi à Douala a finalement été interdite jeudi par les autorités locales car « de nature à troubler gravement l’ordre public » et possiblement « infiltrée » par des sécessionnistes.
Jean-Michel Nintcheu, principal organisateur de l’événement et responsable régional à Douala du SDF (un parti qui prône le fédéralisme), avait annoncé que la marche serait maintenue.
M. Nintcheu a été interpellé en ville à la mi-journée et conduit chez lui au quartier Ndogpassi, à la périphérie, où il est reclus et a déclaré à l’AFP se considérer désormais en « résidence surveillée ».
« Je suis encerclé par une cinquantaine de policiers et gendarmes. Je me trouvais au quartier Akwa, à l’intérieur de mon véhicule, lorsqu’ils m’ont interpellé. Ils m’ont brutalisé et m’ont jeté dans leur véhicule. Ils m’ont ramené chez moi. (…) Je suis à la maison et je ne peux pas en sortir ».
En fin d’après-midi, le dispositif sécuritaire était toujours maintenu dans la ville.
Depuis novembre 2016, la minorité anglophone, qui représente environ 20% des 22 millions de Camerounais et 2 régions sur 10, proteste contre ce qu’elle appelle sa « marginalisation ». Certains anglophones exigent le retour au fédéralisme, mais ils sont de plus en plus nombreux à réclamer la partition du Cameroun. Deux scénarios que refuse catégoriquement Yaoundé.
La fronde anglophone menace désormais de tourner à « l’insurrection armée » face à la « répression meurtrière » des autorités, a mis en garde jeudi le centre d’analyse International crisis group (ICG), qui a appelé le président Paul Biya à « agir vite ».
Sur le terrain, les incidents se sont multipliés de façon alarmante ces derniers mois. Plusieurs petits groupes sécessionnistes, encore sans visibilité, ont fait leur apparition, prônant ouvertement la violence – notamment contre les forces de l’ordre et les francophones – et usant de l’intimidation contre les élites locales hostiles au mouvement.
A la demande du président, le Premier ministre, Philemon Yang, a entamé en début de semaine un nouveau processus de « dialogue » avec des représentants des populations des deux régions anglophones, après l’échec d’un premier dialogue lancé peu après le déclenchement en novembre 2016 de la crise.
Policiers et gendarmes armés, ainsi que des camions anti-émeutes, s’étaient déployés dès l’aube dans plusieurs rues de l’arrondissement de « Douala premier », où la manifestation était prévue.
La circulation sur plusieurs axes du secteur a été bloquée par les forces de l’ordre, qui ont pris position notamment au lieu-dit « Texaco Omnisports », un carrefour menant au grand stade de la ville.
Le meeting et la marche prévue dans la foulée n’ont finalement pas eu lieu, à l’exception de deux rassemblements anecdotiques d’une poignée d’individus qui ont marché brièvement dans le quartier de Bepanda. L’un d’entre eux portait une pancarte où il était écrit : « Oui au fédéralisme, non à la barbarie ».
La journée n’a été marquée par aucun affrontement ou incident majeur dans ce secteur du grand stade, où le dispositif policier déployé était impressionnant.
La manifestation était organisée à l’appel du Social Democratic Front (SDF), principal parti d’opposition anglophone du pays, qui entendait exprimer sa « solidarité » aux populations anglophones des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, qui connaissent depuis fin 2016 une grave crise politique avec une forte poussée sécessionniste.
Au moins 14 personnes y ont été tuées le 1er octobre dans la répression par les forces de sécurité de manifestations prosécession.
D’abord autorisée, la marche de ce samedi à Douala a finalement été interdite jeudi par les autorités locales car « de nature à troubler gravement l’ordre public » et possiblement « infiltrée » par des sécessionnistes.
Jean-Michel Nintcheu, principal organisateur de l’événement et responsable régional à Douala du SDF (un parti qui prône le fédéralisme), avait annoncé que la marche serait maintenue.
M. Nintcheu a été interpellé en ville à la mi-journée et conduit chez lui au quartier Ndogpassi, à la périphérie, où il est reclus et a déclaré à l’AFP se considérer désormais en « résidence surveillée ».
« Je suis encerclé par une cinquantaine de policiers et gendarmes. Je me trouvais au quartier Akwa, à l’intérieur de mon véhicule, lorsqu’ils m’ont interpellé. Ils m’ont brutalisé et m’ont jeté dans leur véhicule. Ils m’ont ramené chez moi. (…) Je suis à la maison et je ne peux pas en sortir ».
En fin d’après-midi, le dispositif sécuritaire était toujours maintenu dans la ville.
Depuis novembre 2016, la minorité anglophone, qui représente environ 20% des 22 millions de Camerounais et 2 régions sur 10, proteste contre ce qu’elle appelle sa « marginalisation ». Certains anglophones exigent le retour au fédéralisme, mais ils sont de plus en plus nombreux à réclamer la partition du Cameroun. Deux scénarios que refuse catégoriquement Yaoundé.
La fronde anglophone menace désormais de tourner à « l’insurrection armée » face à la « répression meurtrière » des autorités, a mis en garde jeudi le centre d’analyse International crisis group (ICG), qui a appelé le président Paul Biya à « agir vite ».
Sur le terrain, les incidents se sont multipliés de façon alarmante ces derniers mois. Plusieurs petits groupes sécessionnistes, encore sans visibilité, ont fait leur apparition, prônant ouvertement la violence – notamment contre les forces de l’ordre et les francophones – et usant de l’intimidation contre les élites locales hostiles au mouvement.
A la demande du président, le Premier ministre, Philemon Yang, a entamé en début de semaine un nouveau processus de « dialogue » avec des représentants des populations des deux régions anglophones, après l’échec d’un premier dialogue lancé peu après le déclenchement en novembre 2016 de la crise.