Des rumeurs sur le scandale concernant l’entreprise de construction canadienne Magil continuent à arriver du Cameroun. D’autres nouvelles sont apparues dans la presse locale aujourd’hui qui reconstruisent une mauvaise histoire de corruption qui verrait comme protagonistes le ministre des Sports en charge, les dirigeants de Magil, les responsables du cabinet d’audit chargé de la vérification des travauxet et Benoit Fabre, un employé infidèle de Piccini, l’entreprise de construction italienne victime de la tentative d’éviction de la construction du nouveau stade à Youndé dédié au président Paul Biya.

Les nouvelles arrivées aujourd’hui reconstruisent l’histoire à partir de janvier 2019, date de l’investiture du nouveau ministre camerounais des Sports. Lorsqu’on le sait, il semblerait que peu de temps après l’investiture, le ministre des Sports ait commencé à manifester une hostilité évidente, surprenante et même suspecte à l’égard de Piccini. Surprenante précisément parce que le travail de l’entreprise italienne avait eu l’air d’un miracle en livrant 90% des travaux en un temps record, soit seulement en huit mois, et en récupérant ainsi les 15 mois perdus en raison de problèmes bureaucratiques imputables à l’Etat du Cameroun.

Malgré ce travail particulièrement efficace, le ministre n’a fait qu’accroître les gestes hostiles envers Piccini jusqu’à la tentative de révoquer le contrat existant et de le confier à Magil.  Les accusations qui ont été rendues publiques et qui verraient Franck Mathiere, vice-président de Magil, et Benoit Fabre, un employé infidèle de Piccini, au centre d’un plan criminel basé sur la corruption, rendent maintenant le tableau beaucoup plus clair. Une situation qui, si elle n’est pas traitée rapidement et avec détermination, expose une fois de plus le Cameroun à de sérieux risques pour l’organisation de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. Les dirigeants du Can, qui est le plus grand événement continental de football, ne sont pas prêts à soutenir dans la pratique des situations peu claires ou, comme dans le cas présent, le résultat d’intrigues et de corruption.

Le magazine Afrique Moyen Orient souligne notamment que le Cameroun, en signant un nouveau contrat avec Magil, aurait perdu du temps et de l’argent. Bref, une mauvaise histoire qui ne fait pas honneur à un pays comme le Cameroun, engagé depuis longtemps dans la lutte contre la corruption et dans la recherche d’un développement fort. Il s’agit maintenant de voir comment, dans les prochains jours, le pouvoir judiciaire interviendra à cet égard et comment le pays tentera de remédier à ce nouvel obstacle sur la voie de la Coupe d’Afrique des Nations 2021.