Brazzaville, 3 mai 2017 (AFP)

La cour d’appel de Pointe-Noire, deuxième ville du sud du Congo, a confirmé mercredi la condamnation à 30 ans de travaux forcés de l’opposant Modeste Boukadia, 62 ans, jugé en première instance en 2014 pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat », a annoncé son avocat.
« Ils l’ont condamné à 30 ans de travaux forcés. C’est donc le jugement de la première instance qui a été simplement confirmé », a déclaré à l’AFP Me Magloire Senga.
« C’est du n’importe quoi parce que cette décision ne reflète pas les débats. On a l’impression qu’elle a été parachutée d’ailleurs », a-t-il ajouté, indiquant être « bien déçu » au terme d’une audience publique qui a duré plus de 11 heures.
Résidant en France, Modeste Boukadia a été condamné par contumace à 30 ans de travaux forcés en avril 2014.
Les autorités congolaises l’accusent notamment d’avoir voulu « organiser un référendum d’auto-détermination de l’Etat du sud-Congo ».
Le dirigeant du Cercle des démocrates et républicains du Congo (CDRC, petite formation d’opposition) est rentré au Congo en janvier 2016. Il a été emprisonné depuis lors.
Les organisations de défense des droits de l’Homme comme Amnesty international considèrent M. Boukadia comme un « prisonnier politique », ce que conteste Pierre Mabiala, ministre de la Justice pour qui il est un « prisonnier de droit commun ».
M. Boukadia s’était déclaré candidat à la présidentielle de 2009 avant de se rétracter, arguant que « le Congo n’était pas prêt à organiser ce scrutin » remporté avec 78% de voix par le président Denis Sassou Nguesso, 73 ans, qui cumule plus de 30 ans à la tête du pays.
Il a été membre de la Commission économique et sociale lors la conférence nationale souveraine qui a ouvert le Congo au multipartisme en 1991.