Niamey, 25 oct 2017 (AFP)

Le président ivoirien Alassane Ouattara a exhorté l’opposition et la présidence togolaise, engagés dans un bras de fer depuis deux mois, à ouvrir des “négociations” en vue de sortir de la grave crise politique qui secoue le pays et a fait au moins 16 morts.
“Nous estimons qu’il faut des négociations (…) et que ces négociations doivent aboutir aux modifications constitutionnelles qui ont été déjà engagées”, a déclaré à la presse M. Ouattara, en marge d’une réunion mardi à Niamey de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui 15 Etats.
Selon M. Ouattara, les cinq chefs d’Etats présents à la réunion, ont discuté de la situation au Togo, où l’opposition organise des manifestations souvent violentes pour demander le départ du président Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005 et dont la famille dirige le Togo depuis un demi siècle.
Les deux principaux points devant faire l’objet de modification sont “la limitation à deux mandats” présidentiels et une élection présidentielle à deux tours, a-t-il expliqué.
L’actuelle constitution togolaise ne limite pas le nombre de mandats que peut effectuer le président, dont le choix se fait lors d’un scrutin à un seul tour.
Face à une importante contestation sociale, le gouvernement a établi un projet de modification constitutionnelle, qui a promis de soumettre au peuple par voie de référendum, mais l’opposition le rejette, car la limitation des mandats n’est pas rétroactive et permettrait à Faure Gnassingbe, élu en 2005, de se représenter en 2020, puis en 2025.
“Il est important qu’il y ait un climat de paix au Togo” et “nous condamnons la violence quelle que soit l’origine”, a dit le président ivoirien.
“Les manifestations doivent pouvoir se faire mais de manière pacifique”, et les auteurs “de violences” seront “sanctionnés” par la Cédéao qui “n’hésitera pas à prendre les mesures rigoureuses”, a avertit M. Ouattara.
La coalition de l’opposition qui regroupe 14 partis politiques organise depuis août des marches contre le pouvoir pour demander une limitation rétroactive du nombre de mandats présidentiels.
Elle réclame aussi la démission du président Gnassingbé, à la tête du Togo depuis 2005. Il a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 38 ans.
Seize personnes, dont des adolescents et deux militaires lynchés par la foule, ont été tuées en à peine deux mois, selon un bilan établi par l’AFP. Les violences ont aussi fait quelque 200 blessés.