Saint-Denis de la Réunion, 9 oct 2017 (AFP)

« La priorité est de redonner l’accès (à la mer, ndlr) en toute sécurité aux Réunionnais », a déclaré lundi la ministre des Outre-mer Annick Girardin, à propos de la recrudescence des attaques de requins depuis 2011 à La Réunion, où elle était en déplacement.
C’est pieds nus dans le sable de la plage de l’Hermitage (ouest de l’île) et après avoir rencontré les familles de victimes d’attaques de squales, que la ministre s’est exprimée. Elle venait d’assister à une démonstration de « Vigie requins renforcé », dispositif déployant jets skis, drones et plongeurs, pour la surveillance des entraînements des surfeurs licenciés.
C’est l’une des rares possibilités pour ces sportifs de s’entraîner à La Réunion. Après plusieurs attaques de squales, la baignade et toutes les activités nautiques hors lagon sont interdites par arrêté préfectoral depuis le 26 juillet 2013.
Plusieurs attaques ont eu lieu malgré cette interdiction.
« L’action de l’État sera d’accompagner (les collectivités, ndlr). « Il faut que techniquement l’on se donne les conditions d’une réussite complète. Il faut qu’avec le maire (de Saint-Paul, commune où ont eu lieu le plus d’attaques, ndlr) et la Région nous apportions la réponse », a-t-elle ajouté.
La ministre a assuré que des réponses précises « seront données avant la fin de l’année ».
« Je vous en supplie, écoutez-nous Madame, écoutez les mères qui ont perdu leurs enfants, n’écoutez pas les scientifiques de la Réserve marine », l’a interpellée Vanessa, membre du « collectif des femmes en rose », regroupant des mères de famille dont certaines ont perdu un enfant dans une attaque de requins.
Ce collectif, comme plusieurs autres associations, réclame la suppression de « l’arrêté ciguatera » qui depuis 1999 interdit la commercialisation notamment des requins bouledogue et tigres, soupçonnés d’être contaminés par des ciguatoxines dangereuses pour l’homme.
Sans possibilité de commercialiser leurs prises, les pêcheurs traditionnels ont presque totalement délaissé la pêche aux squales. Une situation qui, selon certaines associations, serait responsables de la prolifération des requins.
« L’arrêté (ciguatera) sera regardé. La pêche aux requins est autorisée, c’est la commercialisation (qui est interdite), elle sera regardée avant la fin de l’année avec l’oeil d’une ultra-marine, d’une fille de marin », a souligné Mme Girardin.