Bamako (AFP)
- Portrait de l’écrivain malien Yambo Ouologuem, lauréat du prix Théophraste Renaudot 1968 pour son livre “Le devoir de violence”, pris à Paris le 18 novembre 1968.
“Yambo Ouologuem est mort dans un hôpital de Sévaré” dans la région de Mopti. “Il était souffrant depuis un moment”, a indiqué à l’AFP Issa Ouologuem, un membre de la famille de l’écrivain. Il sera inhumé mardi, a ajouté la même source.
Yambo Ouologuem est le premier lauréat africain du Renaudot, l’un des plus prestigieux prix littéraires français, en 1968, pour son roman “Le devoir de violence” qui retrace, depuis le 13e siècle la geste des Saïfs, conquérants et maîtres du mythique empire Nakem.
L’auteur, alors âgé de 28 ans, raconte comment l’esclavage et la colonisation sont antérieurs à l’arrivée des Européens, qui ne firent que reprendre à leur compte, en l’amplifiant de manière dramatique, un système pré-existant.
Le livre a été traduit en plusieurs langues et a fait l’objet d’innombrables thèses, dissertations ou articles, notamment aux Etats-Unis.
Yambo Ouologuem est accusé de plagiat et s’en défend mais en 1971, le Seuil retire l’ouvrage de la vente.
M. Ouologuem a publié en 1969 “Lettre à la France nègre”, réquisitoire contre la France et “les clichés racistes” qui la traversent.
M. Ouologuem “avait une plume puissante, très acerbe”, a déclaré lundi à l’AFP le critique littéraire malien Babalaye Keïta. “Il était aussi nationaliste et ça lui a un peu porté préjudice pour la suite de sa carrière”, a-t-il ajouté.