Abidjan (AFP)
Une cour d’assises d’Abidjan a condamné jeudi à des lourdes peines de 6 à 20 ans de prison les principaux accusés dans l’affaire des « Disparus du Novotel », dont le général Brunot Dogbo Blé, ancien chef de la Garde Républicaine ivoirienne.
Le 4 avril 2011, au plus fort de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, un commando venu de la présidence, alors aux mains des partisans de Laurent Gbagbo, avait fait irruption à l’hôtel Novotel d’Abidjan, capitale économique en proie aux combats, s’emparant de quatre personnes, dont deux Français.
Ce commando avait emmené son directeur, le Français Stéphane Frantz Di Rippel, son compatriote Yves Lambelin, directeur général de Sifca, le plus grand groupe agro-industriel ivoirien, l’assistant béninois de celui-ci, Raoul Adeossi, et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général d’une filiale de Sifca.
Selon l’accusation, qui parle « d’actes de barbarie », les quatre hommes avaient été conduits au palais présidentiel pour y être « torturés, sauvagement battus avant d’être tués ».
Deux corps ont été retrouvés fin mai 2011 dans la lagune près d’Abidjan mais seul le cadavre d’Yves Lambelin a pu être formellement identifié. Celui-ci a semble avoir été exécuté d’une balle dans la tête alors que « le rapport medico-légal a mis en évidence des fractures multiples aux membres inférieurs et supérieurs », avait rappelé l’avocat général.
Après six heures de délibération, la Cour, qui a requalifié l’assassinat en meurtre, a infligé 18 ans de prison au général Brunot Dogbo Blé et à ses deux adjoints, les colonels Jean Aby et Leopold Okou Mody.
Présenté par l’accusation comme celui ayant achevé l’un des deux Français enlevés, le commissaire Osée Loguey a, lui, écopé de 20 ans de prison tandis que deux autres membres du commando, Henri Guehi Bleka, dit « le Rougeaud », et Yoro Tapeko ont respectivement écopé de peines de 10 ans et 6 ans de prison. Quatre autres accusés ont été acquittés.
« Le verdict correspond exactement à ce que nous souhaitions: la chaîne de commandement a été reconnue responsable, condamnée et destituée de ses grades, galons et étoiles. Pour les victimes, c’est un apaisement, c’est une pierre tombale qu’elles n’avait pas jusqu’à présent », a déclaré à l’AFP Me Pierre-Olivier Sur, avocat français des familles des victimes.
– Les zones d’ombre demeurent-
Le procès, qui a duré deux mois, n’a toutefois pas éclairé les nombreuses zones d’ombres des événements. Le mutisme des accusés pendant les débats n’a pas permis de connaitre comment, pourquoi et par qui exactement les victimes ont été tuées et on ignore toujours où se trouvent les corps de trois d’entre elles.
Le parquet général avait requis cinq peines de prison à vie pour les principaux accusés, une peine de dix ans pour Yoro Tapeko, un des seuls accusés à avoir accepté de donner sa version des faits, et quatre acquittements.
Lors des plaidoiries, les avocats de la défense avaient demandé l’acquittement, réfutant les deux témoignages à charge et mettant notamment la mort des quatre otages sur le compte d’un bombardement du palais présidentiel par l’armée françaises et l’ONUCI (Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire). Une version jugée « absolument fausse » par un enquêteur indépendant et contredite par plusieurs témoins et experts.
« Je n’arrive pas à digérer cette condamnation. C’est une décision forcée qui n’a rien à voir avec le droit. Quelles preuves a-t-on apporté? Si Dogbo Blé n’a pas tué, n’a pas enlevé, on le condamne à 18 ans de prison pour quoi? », a affirmé à la presse l’avocat du général Me Mathurin Dirabou.
Le général, un des hommes clé du régime de Laurent Gbagbo, avait déjà été condamné à la prison à vie dans le cadre de l’assassinat de l’ancien président Robert Gueï et à 20 ans pour atteinte à la sureté de l’Etat dans le premier procès de Simone Gbagbo, l’ancienne première Dame.
Le 4 avril 2011, au plus fort de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, un commando venu de la présidence, alors aux mains des partisans de Laurent Gbagbo, avait fait irruption à l’hôtel Novotel d’Abidjan, capitale économique en proie aux combats, s’emparant de quatre personnes, dont deux Français.
Ce commando avait emmené son directeur, le Français Stéphane Frantz Di Rippel, son compatriote Yves Lambelin, directeur général de Sifca, le plus grand groupe agro-industriel ivoirien, l’assistant béninois de celui-ci, Raoul Adeossi, et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général d’une filiale de Sifca.
Selon l’accusation, qui parle « d’actes de barbarie », les quatre hommes avaient été conduits au palais présidentiel pour y être « torturés, sauvagement battus avant d’être tués ».
Deux corps ont été retrouvés fin mai 2011 dans la lagune près d’Abidjan mais seul le cadavre d’Yves Lambelin a pu être formellement identifié. Celui-ci a semble avoir été exécuté d’une balle dans la tête alors que « le rapport medico-légal a mis en évidence des fractures multiples aux membres inférieurs et supérieurs », avait rappelé l’avocat général.
Après six heures de délibération, la Cour, qui a requalifié l’assassinat en meurtre, a infligé 18 ans de prison au général Brunot Dogbo Blé et à ses deux adjoints, les colonels Jean Aby et Leopold Okou Mody.
Présenté par l’accusation comme celui ayant achevé l’un des deux Français enlevés, le commissaire Osée Loguey a, lui, écopé de 20 ans de prison tandis que deux autres membres du commando, Henri Guehi Bleka, dit « le Rougeaud », et Yoro Tapeko ont respectivement écopé de peines de 10 ans et 6 ans de prison. Quatre autres accusés ont été acquittés.
« Le verdict correspond exactement à ce que nous souhaitions: la chaîne de commandement a été reconnue responsable, condamnée et destituée de ses grades, galons et étoiles. Pour les victimes, c’est un apaisement, c’est une pierre tombale qu’elles n’avait pas jusqu’à présent », a déclaré à l’AFP Me Pierre-Olivier Sur, avocat français des familles des victimes.
– Les zones d’ombre demeurent-
Le procès, qui a duré deux mois, n’a toutefois pas éclairé les nombreuses zones d’ombres des événements. Le mutisme des accusés pendant les débats n’a pas permis de connaitre comment, pourquoi et par qui exactement les victimes ont été tuées et on ignore toujours où se trouvent les corps de trois d’entre elles.
Le parquet général avait requis cinq peines de prison à vie pour les principaux accusés, une peine de dix ans pour Yoro Tapeko, un des seuls accusés à avoir accepté de donner sa version des faits, et quatre acquittements.
Lors des plaidoiries, les avocats de la défense avaient demandé l’acquittement, réfutant les deux témoignages à charge et mettant notamment la mort des quatre otages sur le compte d’un bombardement du palais présidentiel par l’armée françaises et l’ONUCI (Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire). Une version jugée « absolument fausse » par un enquêteur indépendant et contredite par plusieurs témoins et experts.
« Je n’arrive pas à digérer cette condamnation. C’est une décision forcée qui n’a rien à voir avec le droit. Quelles preuves a-t-on apporté? Si Dogbo Blé n’a pas tué, n’a pas enlevé, on le condamne à 18 ans de prison pour quoi? », a affirmé à la presse l’avocat du général Me Mathurin Dirabou.
Le général, un des hommes clé du régime de Laurent Gbagbo, avait déjà été condamné à la prison à vie dans le cadre de l’assassinat de l’ancien président Robert Gueï et à 20 ans pour atteinte à la sureté de l’Etat dans le premier procès de Simone Gbagbo, l’ancienne première Dame.