Le Caire, 23 mai 2017 (AFP)

Un ancien candidat à la présidentielle égyptienne et avocat des droits de l’Homme qui a défié le gouvernement pour avoir accepté la rétrocession de deux îles à l’Arabie saoudite, a été arrêté mardi, selon un responsable judiciaire.
Suspecté d’avoir crée un parti politique non-enregistré, Khaled Ali a été convoqué par le parquet. Ce dernier a ordonné sa détention pour 24 heures, a indiqué le responsable judiciaire.
Ses ennuis avec la justice surviennent au moment où plusieurs groupes d’opposition se plaignent d’une répression avant la prochaine élection présidentielle prévue en 2018 en Egypte, qui devrait être dominée par le président sortant Abdel Fattah Al-Sissi.
M. Ali a été le principal avocat à soutenir une procédure judiciaire contre le gouvernement pour avoir accepté la rétrocession des îles de Tiran et Sanafir en mer Rouge à l’Arabie saoudite en avril 2016.
L’accord conclu entre Ryad et Le Caire a soulevé une vague de protestations en Egypte, où toute forme de manifestation est interdite.
M. Ali avait également été candidat à l’élection présidentielle de 2012 au cours de laquelle le président islamiste Mohamed Morsi avait été élu.
En 2013, M. Sissi, alors général de l’armée, avait destitué le président Morsi puis lancé une féroce répression contre ses partisans, dont des milliers ont été arrêtés et des centaines tués, ainsi que contre l’opposition libérale.
Le régime Sissi est accusé par ses détracteurs d’avoir refermé la parenthèse démocratique ouverte avec le soulèvement de 2011 qui chassa du pouvoir Hosni Moubarak.
Mais, M. Sissi jouit aussi d’un large soutien parmi les Egyptiens qui disent que le pays a besoin d’un pouvoir fort après plusieurs années de tumulte politique.