Genève, 20 oct 2017 (AFP)

L’épidémie de peste qui s’est déclarée à Madagascar fin août a fait 94 morts, sur plus de 1.100 cas, a indiqué vendredi l’OMS qui a envoyé 1,3 million de doses d’antibiotiques sur place.
« Nous avons rapporté 94 décès », a déclaré le Dr Ibrahima Soce Fall, directeur régional pour les urgences en Afrique à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), lors d’un point de presse à Genève.
Sur les 1.153 cas de peste signalés, 300 ont été confirmés, a-t-il également dit.
Il a également indiqué que l’OMS avait envoyé 1,3 million de doses d’antibiotiques. « C’est assez pour traiter 5.000 patients et protéger 100.000 contacts », a précisé une porte-parole de l’OMS, Fadela Chaïb.
Ces antibiotiques ont été distribués dans divers centres de santé. L’OMS a également envoyé du matériel de désinfection et 150.000 équipements de protection.
L’agence sanitaire de l’ONU a mobilisé, en puisant dans son fonds de contingence, 1,5 million de dollars (1,3 million d’euros), mais l’OMS estime avoir besoin au total de 5,5 millions de dollars, a expliqué le Dr Ibrahima Soce Fall.
« Nous sommes dans une phase active de cette épidémie. Nous nous attendons à avoir plus de cas », a-t-il dit, mais « nous pensons (l’) infléchir rapidement grâce aux interventions de toutes sortes ».
Néanmoins, « stopper la transmission ne signifie pas que le risque va disparaître car le virus est endémique » dans le pays, a-t-il ajouté.
« Nous pouvons stopper l’épidémie actuelle », mais « nous devons rester vigilants », a-t-il insisté, rappelant qu’il sera difficile d’éradiquer le virus dans un pays où « plus de 90% de la population vit avec moins de deux dollars par jour ».
« Eradiquer le virus est une question de développement », a-t-il affirmé.
La peste réapparaît presque chaque année à Madagascar, généralement de septembre à avril.
Mais cette année, l’épidémie a débuté dès août et s’est propagée aux grandes zones urbaines, contrairement aux précédentes épidémies, selon l’OMS.
La bactérie de la peste, qui se développe chez les rats, est véhiculée par les puces. Chez l’homme, la forme pulmonaire de la maladie – transmissible par la toux – peut être fatale en seulement 24 à 72 heures. La forme bubonique est elle moins dangereuse.
La plupart des patients recensés à Madagascar ont été infectés par la peste pulmonaire, selon l’OMS.