Londres, 8 sept 2017 (AFP)

La célèbre agence britannique de relations publiques Bell Pottinger pourrait déposer son bilan dans les prochains jours, emportée par un scandale après une campagne controversée en Afrique du Sud, a appris l’AFP vendredi auprès d’une source au sein de la société.
Accusé d’avoir mis sur pied, pour des proches du pouvoir sud-africain, une campagne susceptible d’alimenter les tensions raciales dans ce pays, Bell Pottinger est dans la tourmente depuis plusieurs jours et doit faire face au départ de nombreux clients, mettant à rude épreuve ses finances.
“Nous pourrions bien être placés en cessation de paiements dès lundi”, a déclaré une source au sein de la société, qui a tenu à rester anonyme.
La source précise que le cabinet de conseil britannique BDO “a été embauché pour regarder toutes les options dont une vente”.
Interrogé par l’AFP, BDO n’a pas souhaité faire de commentaires. De son côté, un porte-parole de Bell Pottinger s’est contenté d’indiquer que “toutes les options étaient actuellement examinées”.
Selon la législation britannique, une société en dépôt de bilan se voit désigner un administrateur chargé de remettre sur pied l’entreprise. L’administrateur peut ensuite décider d’une liquidation pure et simple, d’une vente ou de la poursuite des activités en cas d’accord avec les créanciers.
L’étau s’est resserré depuis la publication lundi d’un rapport accablant de l’Association professionnelle nationale du secteur des relations publiques (PRCA) qui a d’ailleurs exclu Bell Pottinger de ses rangs.
Depuis, l’inquiétude des 250 employés grandit, à laquelle s’ajoute le départ de clients prestigieux comme la banque HSBC ou l’opérateur télécoms Talk Talk, ce qui a poussé la société à faire appel au service de BDO pour réfléchir à son avenir.
La société, dont le siège est à Londres et qui possède des bureaux en Asie et au Moyen-Orient, a été fondée en 1987 notamment par Tim Bell, ancien conseiller de Margaret Thatcher. Elle est célèbre au Royaume-Uni pour accompagner dans leur communication le monde politique et celui des affaires.
L’affaire qui cause cette crise de Bell Pottinger a démarré avec le souhait de l’entreprise Oakbay, dirigée par la famille Gupta, liée au président sud-africain Jacob Zuma, de confier à l’agence britannique une campagne visant à promouvoir un récit de “l’apartheid économique” dans le pays, et la nécessité d’une “émancipation économique” de la population noire, selon un rapport indépendant commandé par la PRCA.
Cette dernière pointe l’usage de certains slogans comme “le monopole blanc du capital”.