Accra, 11 avr 2017 (AFP)
Le pas décidé, sans que rien ne semble les inquiéter, une vingtaine de jeunes Ghanéens du groupe Delta Force ont envahi un tribunal, menaçant la juge et libérant 13 de leurs camarades. Une scène récente qui inquiète dans un contexte post-électoral tendu.
Les élections de décembre dernier se sont déroulées dans le calme, à l’image de ce pays cité en exemple démocratique en Afrique de l’Ouest. Mais ces milices, soutenues par des hommes politiques locaux, font pression pour obtenir des avantages après leur mobilisation pendant la campagne présidentielle.
Lundi, l’ONU a dénoncé la montée des violences perpétrées par ces gangs de jeunes Ghanéens des quartiers, et a exprimé sa « préoccupation ».
Le chef du bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, s’est dit « consterné » face aux « actes d’impunité » perpétrés par les Delta Force, réputés proche du parti au pouvoir, le New Patriotic Party (NPP).
« Ces actes répréhensibles (…) sont les derniers d’une série d’incidents similaires depuis la fin des élections de décembre 2016 », affirme-t-il dans un communiqué, dénonçant les milices affiliées aux deux principaux partis politiques ghanéens.
Fin mars, 200 membres des Delta Force ont envahi les bureaux du nouveau coordinateur sécuritaire pour la région d’Ashanti, l’ont frappé, refusant sa nomination, sous prétexte qu’il « n’avait pas participé à la lutte » du parti pour remporter les élections.
Le candidat du NPP, Nana Akufo-Addo, a été élu face au sortant John Dramani Mahama à la présidentielle de décembre.
« Il y a beaucoup de pression sur le gouvernement du NPP pour sévir face aux violences », a déclaré à l’AFP Kwesi Koomson, du cabinet de conseil en analyse de risques Africa Practice, affirmant que ces incidents suscitaient une gronde populaire dans le pays.
Ces groupes, estimés à une vingtaine sur l’ensemble du territoire ne sont pas nouveaux. « Aluta Boys » (hommes de la lutte), Pentagon, Al Qaeda ou Al Jazeera, ils sont issus de la majorité pauvre et peu éduquée.
– intimidations –
Leur influence date de la fin des années 1970, selon Dr Kwesi Aning, chercheur pour le Centre International pour la Paix de Kofi Annan.
Ils sont financés par des partis ou des hommes d’influence locaux pour assurer leur sécurité, et ont été plusieurs fois accusé de mener des attaques et des intimidations contre les opposants, notamment en période électorale.
M. Aning suspecte que ce dernier incident ne soit survenu parce qu’ils n’ont pas reçu ce qu’on leur avait promis pendant la campagne.
« Ils font le sale travail, dans l’espoir de bénéficier du nouveau jeu politique en place. Mais si vous ne tenez pas vos promesses, notamment d’emploi, ils se sentent lésés et ils répliquent », poursuit le directeur de recherche.
Ces gangs locaux ont été particulièrement actifs dans de nombreux pays de la région, réputés plus instables, comme la Sierra Leone, le Liberia, la Côte d’Ivoire ou le Nigeria, conduisant à la formation de groupes armés et, pârfois, à la guerre civile.
Il est très peu probable que le scénario se produise au Ghana, au climat politique traditionnellement calme. Mais le président Nana Akufo-Addo, en réponse aux remontrances des Nations unies, a promis de mettre fin à ces groupes, dont l’influence, et l’impunité avec laquelle ils agissent, ne cesse de grandir depuis le début des années 2000.
« Le président va devoir agir, et le seul moyen qu’il a de les combattre, c’est avec la police et l’armée. Cela peut engendrer de méchantes altercations », s’inquiète le Dr. Aning.
L’inspecteur de Police de Kumasi, Ken Yeboah, estime que les Delta Forces pourraient compter jusqu’à 1.000 membres, dispersés à travers la région d’Ashanti.
Ses hommes ont « déclaré la guerre contre les milices », assure-t-il à l’AFP, et 8 membres des Delta Forces ont été arrêtés et sont toujours incarcérés pour avoir aidé leurs camarades à s’enfuir, qui comparaissait devant la justice pour violences.
Les liens directs avec des politiciens n’ont jamais été directement prouvés, ni portés en justice, mais l’inspecteur assure que les jeunes « ont été utilisés (pendant la campagne qui a finalement porté leur parti au pouvoir), et maintenant ils se sentent négligés. »
Les élections de décembre dernier se sont déroulées dans le calme, à l’image de ce pays cité en exemple démocratique en Afrique de l’Ouest. Mais ces milices, soutenues par des hommes politiques locaux, font pression pour obtenir des avantages après leur mobilisation pendant la campagne présidentielle.
Lundi, l’ONU a dénoncé la montée des violences perpétrées par ces gangs de jeunes Ghanéens des quartiers, et a exprimé sa « préoccupation ».
Le chef du bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, s’est dit « consterné » face aux « actes d’impunité » perpétrés par les Delta Force, réputés proche du parti au pouvoir, le New Patriotic Party (NPP).
« Ces actes répréhensibles (…) sont les derniers d’une série d’incidents similaires depuis la fin des élections de décembre 2016 », affirme-t-il dans un communiqué, dénonçant les milices affiliées aux deux principaux partis politiques ghanéens.
Fin mars, 200 membres des Delta Force ont envahi les bureaux du nouveau coordinateur sécuritaire pour la région d’Ashanti, l’ont frappé, refusant sa nomination, sous prétexte qu’il « n’avait pas participé à la lutte » du parti pour remporter les élections.
Le candidat du NPP, Nana Akufo-Addo, a été élu face au sortant John Dramani Mahama à la présidentielle de décembre.
« Il y a beaucoup de pression sur le gouvernement du NPP pour sévir face aux violences », a déclaré à l’AFP Kwesi Koomson, du cabinet de conseil en analyse de risques Africa Practice, affirmant que ces incidents suscitaient une gronde populaire dans le pays.
Ces groupes, estimés à une vingtaine sur l’ensemble du territoire ne sont pas nouveaux. « Aluta Boys » (hommes de la lutte), Pentagon, Al Qaeda ou Al Jazeera, ils sont issus de la majorité pauvre et peu éduquée.
– intimidations –
Leur influence date de la fin des années 1970, selon Dr Kwesi Aning, chercheur pour le Centre International pour la Paix de Kofi Annan.
Ils sont financés par des partis ou des hommes d’influence locaux pour assurer leur sécurité, et ont été plusieurs fois accusé de mener des attaques et des intimidations contre les opposants, notamment en période électorale.
M. Aning suspecte que ce dernier incident ne soit survenu parce qu’ils n’ont pas reçu ce qu’on leur avait promis pendant la campagne.
« Ils font le sale travail, dans l’espoir de bénéficier du nouveau jeu politique en place. Mais si vous ne tenez pas vos promesses, notamment d’emploi, ils se sentent lésés et ils répliquent », poursuit le directeur de recherche.
Ces gangs locaux ont été particulièrement actifs dans de nombreux pays de la région, réputés plus instables, comme la Sierra Leone, le Liberia, la Côte d’Ivoire ou le Nigeria, conduisant à la formation de groupes armés et, pârfois, à la guerre civile.
Il est très peu probable que le scénario se produise au Ghana, au climat politique traditionnellement calme. Mais le président Nana Akufo-Addo, en réponse aux remontrances des Nations unies, a promis de mettre fin à ces groupes, dont l’influence, et l’impunité avec laquelle ils agissent, ne cesse de grandir depuis le début des années 2000.
« Le président va devoir agir, et le seul moyen qu’il a de les combattre, c’est avec la police et l’armée. Cela peut engendrer de méchantes altercations », s’inquiète le Dr. Aning.
L’inspecteur de Police de Kumasi, Ken Yeboah, estime que les Delta Forces pourraient compter jusqu’à 1.000 membres, dispersés à travers la région d’Ashanti.
Ses hommes ont « déclaré la guerre contre les milices », assure-t-il à l’AFP, et 8 membres des Delta Forces ont été arrêtés et sont toujours incarcérés pour avoir aidé leurs camarades à s’enfuir, qui comparaissait devant la justice pour violences.
Les liens directs avec des politiciens n’ont jamais été directement prouvés, ni portés en justice, mais l’inspecteur assure que les jeunes « ont été utilisés (pendant la campagne qui a finalement porté leur parti au pouvoir), et maintenant ils se sentent négligés. »