Nairobi (AFP)


Trois policiers kényans ont été tués mercredi au cours d’un affrontement, qui a duré sept heures, avec des présumés combattants shebab, a annoncé la police, après l’attaque de leur camp situé dans le sud-est du Kenya.
Le chef de la police régionale, Akello Odhiambo, a affirmé que l’attaque avait visé le camp de la police de Pandanguo, dans la région côtière de Lamu.
« Ils ont rasé un camp de police et détruit un pylône d’un opérateur téléphonique, perturbant la communication avec les forces de sécurité basées à Lamu. Les échanges de tirs ont duré plus de sept heures avant que les policiers ne reprennent le contrôle des lieux », a ajouté le chef de la police.
Des officiers de l’armée se trouvant dans un camp à proximité ont été les premiers à riposter à l’attaque des shebab, au sol et par voie aérienne, a-t-il précisé.
Selon un communiqué de la police, « trois policiers sont morts, un grièvement blessé et quatorze indemnes ».
Les shebab, qui sont liés à Al-Qaïda, ont affirmé avoir infligé par cette attaque « des dizaines de pertes », selon SITE, un centre américain spécialisé dans la surveillance en ligne de la mouvance islamiste.
Les attaquants ont utilisé des lance-roquettes pendant les combats.
En 2014, une vague d’attaques armées des shebab avait fait près de 100 morts dans la région de Lamu, entraînant l’effondrement de l’activité touristique dans cette région côtière.
Une source policière a précisé à l’AFP que la police avaient été prévenue d’une possible attaque des shebab, alors que près de 100 combattantss avaient été repérés près de la frontière avec la Somalie.
Depuis le début de l’année le Kenya est la cible d’une série d’attentats à la bombe sur ses routes, la plupart revendiqués par les shebab. Les attaques de ce groupe islamiste lié à Al-Qaïda ont tué plus de 20 policiers et une dizaine de civils depuis mai.
Dans la région de Lamu, quatre enfants et quatre policiers ont été tués après l’explosion d’un engin explosif sur une route la semaine dernière. En mai, sur le même axe routier, sept policier et un civil avaient déjà trouvé la mort dans une attaque similaire.
Les shebab ont juré la perte du fragile gouvernement central somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 22.000 hommes de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom).
Depuis son intervention militaire dans le sud de la Somalie en 2011 pour lutter contre les shebab, le Kenya a été la cible de plusieurs attentats meurtriers, notamment ceux du centre commercial Westgate à Nairobi (septembre 2013 – 67 morts) et de l’université de Garissa (avril 2015 – 148 morts).