Nairobi (AFP)


Un Américain et un Canadien travaillant pour la campagne électorale de l’opposition kényane en vue des élections générales du 8 août étaient sur le point d’être expulsés samedi du Kenya, a-t-on appris auprès de l’opposition et de l’ambassade des Etats-Unis.
« La police a investi (vendredi) l’appartement où ils vivaient à Westlands (Nairobi). L’Américain, qui s’est montré ferme sur ses droits au regard de la Constitution, a été molesté et emmené avec son collègue » par la police, a déclaré un haut responsable de l’opposition kényane, James Orengo, lors d’une conférence de presse.
« J’en ai informé l’ambassadeur américain hier (vendredi). Ce matin, il m’a appelé et m’a dit avoir confirmé qu’ils se trouvaient en détention et qu’ils allaient être expulsés », a ajouté M. Orengo. L’ambassade des Etats-Unis à Nairobi a ensuite indiqué dans un tweet: « Ils vont bien et sont sur le départ du Kenya ».
M. Orengo n’a pas précisé le rôle exact joué dans la campagne de l’opposition par l’Américain John Aristotle Phillips et le Canadien Andreas Katsouris, qu’il a décrits comme des « amis du Canada et des Etats-Unis venus partager leur expérience (en matière électorale) avec nous ».
Les deux hommes sont les dirigeants d’une société américaine de conseil, Aristotle Inc., spécialisée notamment dans les élections.
Cette compagnie a confirmé à l’AFP que ses deux dirigeants devaient quitter le Kenya dans la soirée, et qu’ils y aidaient la coalition d’opposition Nasa, Aristotle Inc. « travaillant depuis des années sur des campagnes pro-démocratie ».
M. Orengo a ajouté que deux Ghanéens, également « venus partager leur expérience avec (nous) », n’ont pas été autorisés à entrer sur le territoire et ont été renvoyés au Ghana. Le responsable de l’opposition n’a pas donné leur identité.
Il s’exprimait depuis des locaux à Nairobi qui, selon l’opposition, ont fait l’objet d’un raid de la police vendredi soir. Les bureaux abritaient un des centres de compilation des résultats mis sur pied par l’opposition.
Le chef de la police kényane a de son côté démenti toute opération policière dans ces locaux.
L’opposition kényane accuse depuis plusieurs semaines le camp du président Uhuru Kenyatta de préparer des fraudes électorales et a annoncé avoir mis sur pied un centre parallèle de comptage des voix.
Environ 19,6 millions d’électeurs sont appelés mardi à élire leurs président, députés, sénateurs et gouverneurs à la faveur d’une vote électronique censé en garantir la sincérité.
L’un des responsables informatiques de la commission électorale a été retrouvé assassiné en fin de semaine dernière, son corps abandonné dans une forêt. La commission a toutefois assuré que sa disparition tragique n’allait pas avoir de répercussion sur la sécurité du système mis en place pour éviter les fraudes.