Nairobi, 10 oct 2017 (AFP)

L’élection présidentielle au Kenya, dont l’opposant Raila Odinga s’est retiré mardi en réclamant son report, a été marquée par de nombreux rebondissements, dont l’annulation d’un premier vote en août.
– Une élection sous tension –
Le 8 août 2017, les Kényans votent en nombre et dans le calme pour l’élection présidentielle, dix ans après un scrutin marqué par des violences qui avaient fait un millier de morts.
Dès le lendemain, Raila Odinga, principal opposant au président sortant Uhuru Kenyatta, rejette les résultats, manipulés selon lui par piratage informatique et qui semblent donner une confortable avance à son rival. La commission électorale dément tout piratage.
Les résultats officiels sont proclamés le 11 août: Uhuru Kenyatta est réélu avec 54,27% des voix, contre 44,74% pour Raila Odinga, qui déposera un recours, comme en 2013.
L’annonce des résultats déclenche des émeutes et des pillages dans des fiefs de l’opposition, qui dénonce une “mascarade” et en appelle au “peuple”. Les violences font 37 morts, dont 35 tués par la police selon la Commission nationale des droits de l’Homme.
– Une annulation historique –
Le 1er septembre, la Cour suprême invalide pour “irrégularités” la réélection d’Uhuru Kenyatta et ordonne l’organisation d’un nouveau scrutin dans les deux mois, une première en Afrique.
La nouvelle présidentielle est fixée au 17 octobre. Mais, le 18 septembre, la société française spécialisée OT Morpho affirme que le système électronique prévu pour la nouvelle présidentielle ne sera pas prêt à temps.
Finalement, le scrutin est repoussé au 26 octobre.
Le 23 septembre, le parquet ordonne à la police et à l’agence anti-corruption d’enquêter sur la commission électorale pour “irrégularités” et actes “illégaux” présumés commis lors de la présidentielle d’août.
– Changement des règles du jeu –
Fin septembre, l’opposition dénonce la volonté du parti au pouvoir de modifier en urgence la loi électorale avant la présidentielle.
Ses partisans multiplient les manifestations pour réclamer une réforme de la commission électorale avant la présidentielle, qu’ils menacent de boycotter si leurs exigences ne sont pas satisfaites.
Raila Odinga dénonce par ailleurs les manoeuvres du pouvoir visant à débaucher des responsables de l’opposition.
– Odinga se retire –
Mardi, Raila Odinga annonce son retrait, à seize jours de la nouvelle élection, dont il réclame l’annulation, exigeant l’organisation d’un nouveau processus électoral à une date ultérieure.