Johannesburg, 18 août 2017 (AFP)

La justice sud-africaine a décidé vendredi de bloquer la libération de l’assassin du leader communiste anti-apartheid Chris Hani, abattu en 1993, un an avant les premières élections libres en Afrique du Sud et l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela.
Cet assassinat avait provoqué de violentes émeutes dans les townships et conduit le pays au bord de la guerre civile raciale.
Un immigrant polonais, Janusz Walus, avait été condamné à mort pour cet assassinat, mais le nouveau régime ayant aboli la peine capitale en 1994, sa peine avait été commuée en réclusion criminelle à perpétuité.
L’an dernier, la Haute Cour avait décidé la libération de Walus, une décision critiquée par le Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir et ancien fer de lance de la lutte contre l’apartheid.
La Cour suprême, saisie par le gouvernement, a finalement cassé ce jugement vendredi.
Hani était à l’époque le secrétaire général du Parti communiste sud-africain (SACP), et l’un des hauts dirigeants de la branche armée de l’ANC. Il avait été abattu par balle le 10 avril 1993 dans le garage de sa maison, dans une banlieue de Johannesburg.
Nelson Mandela, libéré en 1990 après 27 ans de prison et qui était alors en train de négocier avec le pouvoir blanc les conditions des élections de 1994, avait été autorisé à s’adresser au pays à la télévision, pour contribuer à calmer les violences.
Le complice de Walus, Clive Derby-Lewis, qui avait fourni le pistolet avec lequel Hani avait été tué, est mort en novembre 2016. Il avait été remis en liberté en mai 2015 pour des raisons de santé.