Johannesburg, 18 août 2017 (AFP)

Les autorités sud-africaines s’opposent à une vente aux enchères très controversée de cornes de rhinocéros, dont le commerce international est illégal, a annoncé vendredi le ministère de l’Environnement.
La vente aux enchères, prévue en ligne de lundi à jeudi, est organisée par le plus important éleveur de rhinocéros au monde, le Sud-Africain John Hume.
Elle est rendue possible par la levée, en avril, du moratoire sur le commerce de la corne de rhinocéros en Afrique du Sud, en vigueur depuis 2009. Le commerce international lui reste toujours illégal.
Pour mener à bien sa vente aux enchères, John Hume a cependant besoin de permis de vente délivrés par les autorités sud-africaines.
Ils ont été approuvés mais pas encore remis, a affirmé l’avocat de John Hume, Izak du Toit, qui a décidé de saisir la justice en urgence vendredi.
« Nous allons devant la Haute Cour » de Pretoria, a-t-il déclaré à l’AFP.
De son côté, le ministère de l’Environnement a décidé de « s’opposer à la demande » de délivrance des permis, a déclaré le gouvernement dans un communiqué vendredi, sans faire plus de commentaire.
L’Afrique du Sud abrite 80% de la population de rhinocéros dans le monde. Mais l’espèce est menacée par le braconnage, qui alimente la forte demande de cornes en Asie, où on lui prête des vertus médicinales.
La corne de rhinocéros n’est pourtant composée que de kératine, comme les ongles. Au marché noir, elle s’arrache jusqu’à 60.000 dollars le kilo, plus cher que la cocaïne.
Le richissime homme d’affaires John Hume compte proposer aux enchères quelque 500 kilos de cornes sur les 6 tonnes qu’il possède. Ces cornes ont été découpées, selon une procédure indolore, sur ses animaux: les rhinocéros sont anesthésiés avant d’être décornés.
Les ONG craignent que les cornes vendues aux enchères ne viennent alimenter le marché noir.