Nairobi, 6 août 2017 (AFP)

Dates-clés du Kenya depuis les violences post-électorales qui ont fait plus de 1.100 morts fin 2007-début 2008, les pires enregistrées dans ce pays d’Afrique de l’Est depuis son indépendance en 1963.
– 2007-2008: violences post-électorales
Le 27 décembre 2007, des émeutes éclatent après la réélection contestée de Mwai Kibaki à la présidence, face à Raila Odinga, son ancien allié devenu son rival. La vallée du Rift devient l’épicentre d’affrontements entre des membres des communautés kalenjin et luo, qui ont majoritairement soutenu M. Odinga, et leurs voisins kikuyu, l’ethnie de M. Kibaki.
En février 2008, les deux responsables signent un accord sous la pression de la communauté internationale, aboutissant à un gouvernement de coalition dirigé par Raila Odinga. Les violences ont fait plus de 1.100 morts et 600.000 déplacés, dans un pays jusque-là réputé stable.
En mars 2010, la Cour pénale internationale (CPI) autorise l’ouverture d’une enquête pour crimes contre l’humanité sur les violences et en 2012, ses juges confirment les accusations contre quatre Kényans. Parmi eux, Uhuru Kenyatta et William Ruto, respectivement candidat à la présidentielle de 2013 et son colistier.
– 2013: Uhuru Kenyatta accède au pouvoir
Le 4 mars, Uhuru Kenyatta remporte l’élection présidentielle au premier tour, près de cinquante ans après son père, Jomo Kenyatta.
Le 9 avril, le premier inculpé de la CPI à devenir chef d’Etat est investi devant plusieurs homologues africains, en l’absence de dirigeants occidentaux. William Ruto devient vice-président.
– 2014: 1er président en exercice devant la CPI
Le 8 octobre, le président Kenyatta est le premier chef d’Etat à comparaître en cours de mandat devant la CPI. Le 5 décembre, la Cour renonce à le poursuivre pour crimes contre l’humanité, tout en dénonçant des intimidations de témoins.
Les poursuites de la CPI contre le vice-président William Ruto sont elles abandonnées en avril 2016, faute de preuves suffisantes.
– 2015: massacre de Garissa
Le 2 avril, un commando attaque l’université de Garissa (est). L’attaque, dans laquelle musulmans et non musulmans sont séparés, fait 148 morts dont 142 étudiants. Elle est revendiquée par les insurgés islamistes somaliens shebab.
Le Kenya est visé par une série d’attaques depuis que son armée est entrée en Somalie en octobre 2011 pour y combattre les shebab. En septembre 2013, un commando islamiste avait pris d’assaut le centre commercial Westgate à Nairobi avant d’être éliminé après 80 heures de siège (67 morts).
– 2017: Tensions à l’approche des élections
Le 22 juillet, un député est arrêté pour incitation à la violence lors d’un meeting en présence de Raila Odinga. Il avait déjà été inculpé en mars pour encouragement aux invasions de terres. La région de Laikipia, dont il est élu, est le théâtre depuis plusieurs mois d’invasions illégales de ranchs par des éleveurs en quête de pâturages pour leur bétail, sur fond de sécheresse.
Le 30 juillet, la résidence de campagne du vice-président William Ruto, absent, est attaquée par des hommes armés. Un assaillant et un policier meurent au terme d’un siège de 20 heures.
Le lendemain, un responsable de la Commission électorale kényane (IEBC) est retrouvé mort, après avoir été torturé.
De nombreux observateurs se sont également inquiétés de violences dans les comtés de Laikipia et Baringo, dans la vallée du Rift, ayant provoqué des déplacements de populations, loin de leur bureau de vote.
Depuis plusieurs semaines, l’opposition accuse le camp du président Kenyatta de préparer des fraudes électorales et a annoncé avoir mis sur pied un centre parallèle de comptage des voix.