Kigali, 2 août 2017 (AFP)

Dates-clés du Rwanda depuis la prise de pouvoir par le Front patriotique rwandais (FPR, ex-rébellion) en 1994.
– 1994: Génocide et prise de Kigali –
Le 4 juillet 1994, le FPR s’empare de Kigali et met fin au génocide qui a fait 800.000 morts parmi la minorité tutsi et les Hutu modérés. Un million de réfugiés hutu fuit au Zaïre (actuelle République démocratique du Congo), sur fond d’opération militaro-humanitaire Turquoise menée par la France.
Pasteur Bizimungu, Hutu rallié au FPR, devient président et le chef du FPR, le Tutsi Paul Kagame, vice-président et ministre de la Défense.
Le 8 novembre, l’ONU crée un Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour juger les responsables du génocide. En 20 ans, le TPIR, basé en Tanzanie, prononcera plusieurs dizaines de condamnations allant jusqu’à la prison à vie.
Au Rwanda, près de deux millions de personnes, des Rwandais ordinaires pour la plupart, comparaîtront devant des tribunaux populaires. Des procès seront également organisés dans plusieurs pays occidentaux, dont la Belgique et la France.
– 1996: Interventions en RDC –
En septembre 1996, le Rwanda intervient au Zaïre, invoquant des impératifs de sécurité. Il soutient la rébellion de Laurent-Désiré Kabila qui démantèle des camps de réfugiés rwandais, sanctuaires selon Kigali des extrémistes hutu. En 1997, Kagame affirme que le Rwanda a planifié la rébellion qui a entraîné la chute de Mobutu Sese Seko.
En juillet 1998, Kabila ordonne aux militaires rwandais de quitter la RDC. Le 2 août, une nouvelle rébellion, dont l’armature est constituée de l’armée rwandaise, éclate dans le Kivu (est), précipitant plusieurs pays dans la deuxième guerre du Congo, qui durera cinq ans.
– 2000: Kagame président –
Le 17 avril 2000, Kagame est élu président par le Parlement, succédant à Pasteur Bizimungu, poussé à la démission. Il sera réélu au suffrage universel direct en 2003 et en 2010, avec plus de 90% des voix à chaque fois.
– 2006: Relations houleuses avec Paris –
Le 24 novembre 2006, Kigali rompt ses relations diplomatiques avec Paris, après les accusations d’un juge français contre Paul Kagame et neuf de ses proches dans l’enquête sur l’attentat qui a coûté la vie au président Juvénal Habyarimana.
Malgré une normalisation en 2009, les relations restent houleuses, évoluant au gré de l’enquête française sur l’attentat déclencheur du génocide.
A la veille du 20e anniversaire du génocide, le président Kagame accuse Paris d’avoir joué un “rôle direct” dans sa préparation et participé “à son exécution même”.
Le 29 novembre 2016, Kigali ouvre une enquête sur le rôle de 20 responsables français dans le génocide.
– 2010: Répression des opposants –
Rentrée d’exil en janvier 2010, l’opposante Victoire Ingabire est arrêtée quelques mois plus tard. Elle sera condamnée à huit ans de prison pour “conspiration” et “minimisation du génocide”, peine alourdie en appel à 15 ans.
Le 19 juin, l’ex-chef d’état-major, Faustin Kayumba Nyamwasa, ancien proche de Paul Kagame exilé en Afrique du Sud, est blessé par balle à Johannesburg. Son épouse accuse le pouvoir rwandais. Le 24, le journaliste Jean-Léonard Rugambage, qui avait mis en cause les autorités rwandaises, est tué à Kigali.
Autre frère d’armes de Kagame entré en dissidence, Patrick Karegeya, ex-chef des services de renseignements extérieurs, est étranglé à Johannesburg le 1er janvier 2014. L’opposition accuse Kigali qui dément.
– 2015: Réforme constitutionnelle controversée –
Le 18 décembre 2015, une réforme constitutionnelle permettant à Kagame de briguer un 3e mandat en 2017 et lui laissant la possibilité théorique de diriger le pays jusqu’en 2034 est adoptée par référendum (98,4% de “oui”).