Alger, 23 nov 2017 (AFP)
Les Algériens se sont rendus aux urnes jeudi, sans enthousiasme apparent, pour désigner leurs élus communaux et départementaux, à l’issue d’une campagne atone dans un contexte économique et social morose.
Le dépouillement a commencé dans les bureaux ayant fermé à 19H00 (18H00), heure officielle de clôture et les résultats officiels sont attendus vendredi.
Le scrutin a néanmoins été prolongé d’une heure dans certains bureaux répartis dans la quasi-totalité du pays “pour permettre aux citoyens d’accomplir leur devoir”, selon la télévision nationale, bien que la participation apparaisse relativement faible.
A 17H00, le taux de participation s’établissait à 34,46% pour l’élection des assemblées populaires communales (APC, conseils municipaux) et à 33,26% pour celle des assemblées populaires de wilaya (APW, conseils départementaux), a annoncé le ministre de l’Intérieur, Nourredine Bedoui, en hausse d’environ 6 points par rapport à 2012 à la même heure.
Lors du précédent scrutin local en 2012, 44,27% des électeurs au total avaient voté pour les communales et 42,84% pour les départementales.
La participation est le principal enjeu du scrutin, le Front de libération nationale (FLN), au pouvoir depuis l’indépendance en 1962, et son allié du Rassemblement national démocratique (RND) disposant seuls d’une assise nationale et étant assurés de l’emporter, selon les observateurs.
A Alger, après avoir débuté timidement, l’affluence a sensiblement augmenté au fur et à mesure de la journée, sans être massive. Pas de ruée signalée non plus en province, selon les images des télévisions algériennes.
Quelque 22 millions d’électeurs étaient appelés à choisir parmi une cinquantaine de partis politiques, quatre alliances et de nombreuses listes indépendantes, qui s’affrontaient pour les sièges des 1.541 conseils municipaux et des 48 conseils départementaux.
– Appel de Bouteflika –
Très affaibli depuis un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2013, le président Abdelaziz Bouteflika, 80 ans, dont les apparitions publiques sont rares, a voté en fin de matinée à Alger.
Accompagné comme à chaque scrutin de ses deux frères et de ses deux jeunes neveux, le président, en fauteuil roulant, a placé lui-même ses bulletins dans l’urne et apposé son empreinte digitale sur la liste d’émargement, avant de repartir sans faire de déclaration.
La veille, dans un message diffusé par les médias publics, il avait exhorté les Algériens à “participer massivement”.
Les différents partis avaient, semble-t-il, pris conscience du peu d’intérêt suscité par la campagne, multipliant ces derniers jours les appels aux urnes.
Les législatives de mai dernier ont été marquées par une très forte abstention: seuls 35,37% des électeurs s’étaient déplacés, contre 42,9% cinq ans auparavant.
– ‘Les jeux sont faits’ –
La campagne a suscité peu d’enthousiasme dans un pays jeune -près de 45% de la population a moins de 25 ans et 30% de ces jeunes sont au chômage-, où le système politique apparaît figé, impliquant les mêmes acteurs depuis des décennies.
L’Algérie souffre en outre économiquement de la chute, depuis 2014, des prix du pétrole, source de 95% de ses devises, qui a notamment entraîné un ralentissement de la croissance, une hausse de l’inflation et du chômage (12% de la population active).
“Voter? Pourquoi faire?”, s’est interrogé Saïd, infographiste au chômage de 25 ans dans le quartier populaire d’El Madania à Alger. “J’ai eu mon diplôme il y a quatre ans et je vis toujours aux crochets de ma mère femme de ménage”.
Pour Mohamed, chômeur de 30 ans, voter “ne sert strictement à rien. Les choses ne changeront pas”. Kamel, le même âge, refuse de voter “dans un pays (…) où les vieux ne lâchent rien et s’accrochent au pouvoir”.
Mohamed Lamari, 77 ans, est, lui venu voter à Alger. “C’est important. J’ai toujours voté”, a-t-il dit à l’AFP.
Fatma Zohra, 40 ans, a également voté, accompagnée de son fils de 12 ans, pour “lui inculquer que le vote est un devoir. Les choses ne peuvent changer que par le vote, le reste on a déjà donné”, a-t-elle fait valoir, en référence à la décennie de guerre civile (1992-2002).
Pour le sociologue Nacer Djabi, “ce n’est pas à travers ce type d’élections (locales) qu’il y a un changement” politique à attendre.
La campagne s’est surtout concentrée autour de considérations comme “la situation économique difficile” ou encore la présidentielle” de 2019, avec la candidature attendue d’Abdelaziz Bouteflika pour un 5e mandat, a affirmé à l’AFP Belkacem Benzenine, chercheur au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d’Oran.
“Les questions relatives au développement local, au rôle des collectivités locales, n’ont été abordées que superficiellement”.
Aucun des principaux partis d’opposition n’a réussi à présenter des listes dans plus de la moitié des communes du pays, faute d’un maillage national, mais aussi, ont dénoncé ces partis, à cause d’obstacles bureaucratiques à la constitution et à l’enregistrement de leurs listes.
Le dépouillement a commencé dans les bureaux ayant fermé à 19H00 (18H00), heure officielle de clôture et les résultats officiels sont attendus vendredi.
Le scrutin a néanmoins été prolongé d’une heure dans certains bureaux répartis dans la quasi-totalité du pays “pour permettre aux citoyens d’accomplir leur devoir”, selon la télévision nationale, bien que la participation apparaisse relativement faible.
A 17H00, le taux de participation s’établissait à 34,46% pour l’élection des assemblées populaires communales (APC, conseils municipaux) et à 33,26% pour celle des assemblées populaires de wilaya (APW, conseils départementaux), a annoncé le ministre de l’Intérieur, Nourredine Bedoui, en hausse d’environ 6 points par rapport à 2012 à la même heure.
Lors du précédent scrutin local en 2012, 44,27% des électeurs au total avaient voté pour les communales et 42,84% pour les départementales.
La participation est le principal enjeu du scrutin, le Front de libération nationale (FLN), au pouvoir depuis l’indépendance en 1962, et son allié du Rassemblement national démocratique (RND) disposant seuls d’une assise nationale et étant assurés de l’emporter, selon les observateurs.
A Alger, après avoir débuté timidement, l’affluence a sensiblement augmenté au fur et à mesure de la journée, sans être massive. Pas de ruée signalée non plus en province, selon les images des télévisions algériennes.
Quelque 22 millions d’électeurs étaient appelés à choisir parmi une cinquantaine de partis politiques, quatre alliances et de nombreuses listes indépendantes, qui s’affrontaient pour les sièges des 1.541 conseils municipaux et des 48 conseils départementaux.
– Appel de Bouteflika –
Très affaibli depuis un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2013, le président Abdelaziz Bouteflika, 80 ans, dont les apparitions publiques sont rares, a voté en fin de matinée à Alger.
Accompagné comme à chaque scrutin de ses deux frères et de ses deux jeunes neveux, le président, en fauteuil roulant, a placé lui-même ses bulletins dans l’urne et apposé son empreinte digitale sur la liste d’émargement, avant de repartir sans faire de déclaration.
La veille, dans un message diffusé par les médias publics, il avait exhorté les Algériens à “participer massivement”.
Les différents partis avaient, semble-t-il, pris conscience du peu d’intérêt suscité par la campagne, multipliant ces derniers jours les appels aux urnes.
Les législatives de mai dernier ont été marquées par une très forte abstention: seuls 35,37% des électeurs s’étaient déplacés, contre 42,9% cinq ans auparavant.
– ‘Les jeux sont faits’ –
La campagne a suscité peu d’enthousiasme dans un pays jeune -près de 45% de la population a moins de 25 ans et 30% de ces jeunes sont au chômage-, où le système politique apparaît figé, impliquant les mêmes acteurs depuis des décennies.
L’Algérie souffre en outre économiquement de la chute, depuis 2014, des prix du pétrole, source de 95% de ses devises, qui a notamment entraîné un ralentissement de la croissance, une hausse de l’inflation et du chômage (12% de la population active).
“Voter? Pourquoi faire?”, s’est interrogé Saïd, infographiste au chômage de 25 ans dans le quartier populaire d’El Madania à Alger. “J’ai eu mon diplôme il y a quatre ans et je vis toujours aux crochets de ma mère femme de ménage”.
Pour Mohamed, chômeur de 30 ans, voter “ne sert strictement à rien. Les choses ne changeront pas”. Kamel, le même âge, refuse de voter “dans un pays (…) où les vieux ne lâchent rien et s’accrochent au pouvoir”.
Mohamed Lamari, 77 ans, est, lui venu voter à Alger. “C’est important. J’ai toujours voté”, a-t-il dit à l’AFP.
Fatma Zohra, 40 ans, a également voté, accompagnée de son fils de 12 ans, pour “lui inculquer que le vote est un devoir. Les choses ne peuvent changer que par le vote, le reste on a déjà donné”, a-t-elle fait valoir, en référence à la décennie de guerre civile (1992-2002).
Pour le sociologue Nacer Djabi, “ce n’est pas à travers ce type d’élections (locales) qu’il y a un changement” politique à attendre.
La campagne s’est surtout concentrée autour de considérations comme “la situation économique difficile” ou encore la présidentielle” de 2019, avec la candidature attendue d’Abdelaziz Bouteflika pour un 5e mandat, a affirmé à l’AFP Belkacem Benzenine, chercheur au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d’Oran.
“Les questions relatives au développement local, au rôle des collectivités locales, n’ont été abordées que superficiellement”.
Aucun des principaux partis d’opposition n’a réussi à présenter des listes dans plus de la moitié des communes du pays, faute d’un maillage national, mais aussi, ont dénoncé ces partis, à cause d’obstacles bureaucratiques à la constitution et à l’enregistrement de leurs listes.