Tunis, 17 oct 2017 (AFP)

Une délégation parlementaire libyenne a annoncé la « suspension » de sa participation aux pourparlers entamés dimanche à Tunis sous l’égide de l’ONU, tandis que des « consultations internes » devaient se poursuivre mardi.
Les pourparlers de Tunis réunissent d’un côté des représentants du Parlement élu en 2014 et basé dans l’est du pays, de l’autre des membres du Conseil d’Etat basé à Tripoli et formé en grande partie par des ex-membres du Congrès général national (CGN, ex-Parlement) issu des élections de 2012.
Les deux camps sont appelés à rédiger des amendements à l’accord interlibyen signé fin 2015 à Skhirat, au Maroc. Issu de cet accord, le gouvernement d’union (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj n’est pas parvenu à faire l’unanimité en Libye.
Même s’il a réussi à étendre son influence dans la capitale et quelques villes de l’ouest libyen, le GNA peine à imposer son autorité sur de larges pans du pays. Le Parlement élu basé à l’est et qui soutient le controversé maréchal Khalifa Haftar refuse de lui accorder sa confiance.
Lundi soir, le président de la délégation du Parlement de l’est du pays, Abdessalem Nassia, a accusé ses rivaux de revenir sur des sujets de discorde déjà réglés par le passé, annonçant la suspension de sa participation aux négociations jusqu’à l’obtention de propositions écrites de ses rivaux.
Plus tard, le Conseil d’Etat a assuré dans un communiqué que ce n’était pas à lui mais au Parlement qui conteste l’accord de Skhirat de rédiger des propositions.
Au milieu de ce dialogue de sourds, la mission de l’ONU en Libye (Manul) a indiqué dans un communiqué que la réunion de lundi avait été « ajournée », estimant que « beaucoup restait à faire ». Les deux camps continueront mardi « de tenir des réunions et des consultations internes », a-t-elle ajouté.
Le point de discorde porte notamment sur l’article 8 de l’accord de Skhirat qui donne notamment au GNA le pouvoir de nommer le chef des armées.
Lors d’une première session de pourparlers en septembre, les deux parties rivales s’étaient entendues sur la formation d’un Conseil présidentiel de trois membres et d’un nouveau gouvernement.
Les nouvelles discussions devraient porter sur les mécanismes de choix et les prérogatives de ces deux autorités ainsi que celles du Parlement et du Conseil d’Etat.