Nations unies (Etats-Unis), 26 juil 2017 (AFP)

Le Conseil de sécurité des Nations unies a mis en garde mercredi la République démocratique du Congo et la région contre le fait que la situation pourrait dégénérer si l’accord politique conclu il y a presque sept mois n’était pas respecté.
En vertu de cet accord conclu le 31 décembre 2016, des élections doivent être organisées cette année dans ce pays riche en minerais dont ce serait la première transition démocratique.
Mais les craintes que l’accord ne reste lettre morte se multiplient après l’annonce par le chef de la commission électorale plus tôt ce mois-ci que le scrutin n’aurait probablement pas lieu cette année.
Dans une déclaration préparée par la France et adoptée à l’unanimité, le Conseil a prévenu “qu’à moins que les acteurs politiques ne fassent preuve d’une bonne foi renouvelée et d’une volonté politique de tenir les promesses faites à leur population la veille du jour de l’an en 2016, la RDC et la région au sens large s’exposent à un risque accru d’insécurité et d’instabilité”.
L’opposition congolaise a prévu une grève nationale le 8 août et des rassemblements le 20 août pour pousser le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, à quitter son poste et à permettre la tenue d’élections.
Des responsables de l’opposition ont affirmé ces jours-ci que M. Kabila devait accepter d’ici fin septembre qu’une date de scrutin soit fixée. Faute de quoi, ils ne le reconnaitront comme président dès le 1er octobre.
Dans sa déclaration, le Conseil a souligné “l’urgence d’une application rapide” de façon à organiser “des élections pacifiques, totalement crédibles et dans les délais convenables, au plus tard en décembre 2017” afin de réaliser un transfert pacifique du pouvoir.
Les quinze membres du Conseil se sont également dits prêts à “agir en conséquence contre tous les acteurs congolais dont les actions et les déclarations empêcheraient l’application de l’accord et l’organisation des élections”.
Lors d’une précédente réunion du Conseil en juillet déjà, les Etats-Unis avaient demandé la publication immédiate par la commission électorale d’un calendrier pour les élections et, plus précisément, la fixation d’une date pour le scrutin présidentiel.
Washington a brandi la menace de sanctions unilatérales et estimé que le Conseil de sécurité devrait envisager des mesures pour faire pression sur toutes les parties.
Le Conseil a également condamné mercredi la violence dans la région du Kasaï, où des responsables onusiens ont dit avoir découvert des dizaines de fosses communes et où deux experts des Nations unies ont été tués tandis qu’ils enquêtaient sur ces violences.