Paris, 1 avr 2017 (AFP)

Les avocats de Sid Ahmed Ghlam ont relativisé samedi l’importance du mandat d’arrêt lancé par la justice algérienne fin 2014, quatre mois avant l’attentat avorté de Villejuif, estimant que les éléments à l’origine de ces poursuites sont connus depuis longtemps.
L’existence de ce mandat d’arrêt pour activités terroristes, qui pose la question du suivi de Sid Ahmed Ghlam dans les mois précédant l’attentat avorté du 19 avril 2015, apparaît dans des documents transmis par la justice algérienne et récemment versés à l’enquête menée à Paris par les juges d’instruction.
D’après ces éléments, un juge d’instruction du tribunal de Tiaret, ville natale de Ghlam en Algérie, avait pris un mandat d’arrêt contre le jeune homme le 25 décembre 2014 pour “appartenance à un groupe terroriste actif à l’étranger”, a expliqué une source proche du dossier à l’AFP.
“Si cette information est apparue très récemment au dossier d’instruction, les éléments de fait ayant conduit ces autorités à émettre un mandat d’arrêt sont connus depuis le mois de juin 2015 pour avoir été révélés spontanément aux magistrats instructeurs par Sid Ahmed Ghlam, lors de son premier interrogatoire” dans l’enquête sur l’attentat avorté de Villejuif, ont déclaré les avocats du suspect, Mes Gilles-Jean Portejoie, Christian Benoît et Matthieu de Vallois.
“Ces éléments ne sont donc pas nouveaux et sont couverts par l’instruction depuis le début de la procédure”, ont ajouté les conseils de Sid Ahmed Ghlam.
L’attentat prévu dans une église de Villejuif n’avait pas été commis mais une professeure de fitness de 31 ans, Aurélie Châtelain, avait été retrouvée tuée par balle, dans son véhicule garé dans cette commune du Val-de-Marne.
Sid Ahmed Ghlam, étudiant à Paris alors âgé de 22 ans, avait lui-même appelé les secours, blessé par balle, avant que la police ne découvre son arsenal, notamment des fusils d’assaut kalachnikov. L’enquête montre qu’il était probablement missionné ce jour-là depuis la Syrie pour commettre un attentat, en visant une église. Il est mis en examen pour assassinat terroriste en France et écroué.
D’après les éléments transmis par la justice algérienne, des renseignements parvenus le 17 décembre 2014 faisaient état du départ d’un jeune homme originaire de Tiaret, Imed B., vers la zone irako-syrienne pour rejoindre l’organisation jihadiste Etat islamique (EI), a raconté à l’AFP une source proche du dossier. Un suspect en lien direct avec Ghlam, que ce dernier a effectivement mentionné durant son interrogatoire de juin 2015.