Rabat, 18 mai 2017 (AFP)

Une nouvelle manifestation se déroulait vendredi après-midi à Al-Hoceïma, ville de la région du Rif, dans le nord du Maroc, théâtre depuis des mois d’un mouvement de contestation populaire, a-t-on appris de sources concordantes.
Des centaines de personnes, des jeunes pour la plupart, ont commencé à se rassembler sur la place du centre-ville, dans un concert de klaxons et sans incident, a indiqué à l’AFP un militant associatif, joint au téléphone.
Selon des images diffusées en direct sur les réseaux sociaux, certains de ces jeunes arboraient des drapeaux amazigh, et scandaient “Vive le Rif” ou “Nous sommes tous Zefzafi”, en référence au leader de la contestation, Nasser Zefzafi.
“Non à la militarisation”, criaient également les manifestants, l’un de leur habituel mot d’ordre pour dénoncer notamment l’importante présence des forces de l’ordre dans et autour de la ville, où des renforts sont arrivés ces derniers jours, selon la presse locale.
Dans la région du Rif, réputée frondeuse, la province d’Al-Hoceïma est le théâtre de manifestations récurrentes depuis la mort fin octobre 2016 d’un vendeur de poisson, broyé accidentellement dans une benne à ordures.
L’incident avait suscité l’indignation dans le pays, qui a pris la forme à Al-Hoceïma d’un mouvement plus social et politique. Mené par un groupe d’activistes locaux, le “hirak” (la mouvance) pose de nombreuses revendications pour le développement du Rif, qu’ils estiment marginalisé.
L’Etat de son côté met en avant les importants efforts financiers consentis ces dernières années, et a multiplié les annonces en faveur de l’économie locale.
La situation s’est néanmoins durcie ces dernières semaines. Via les réseaux sociaux, les activistes du “hirak” ont multiplié les paroles de défiance et les harangues contre la “répression” du pouvoir, tandis que l’exécutif a haussé le ton contre les “intox” de ces militants et annoncé une prochaine riposte judiciaire.