Le Caire, 20 avr 2017 (AFP)

Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis est arrivé jeudi en Egypte pour poursuivre le réchauffement des relations américano-égyptiennes, deux semaines après la visite du président Abdel Fattah al-Sissi à la Maison Blanche.
Lors de la visite de M. Sissi aux Etats-Unis, Donald Trump avait salué son “travail fantastique” à la tête de l’Egypte, tournant ostensiblement la page des critiques de l’administration Obama sur les droits de l’Homme.
Au Caire, M. Mattis sera reçu par le président égyptien, puis se rendra au ministère de la Défense pour un rendez-vous avec le général Sedki Sobhi, son homologue égyptien.
Lors de ces entretiens, les responsables devraient notamment évoquer la situation au Sinaï, où l’Egypte est confrontée à une insurrection menée par la branche locale du groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Mardi soir un policier a ainsi été tué dans une attaque visant un point de contrôle près du monastère de Sainte Catherine, dans le sud du Sinaï, un assaut revendiqué par l’EI.
Les responsables du Pentagone se préoccupent également de la sécurisation de la frontière libyenne, soucieux d’éviter que l’EI ne s’infiltre en Egypte depuis la Libye.
Et ils s’inquiètent de la présence de soldats russes dans l’ouest de l’Egypte, même si Le Caire l’a officiellement démenti.
Ancien commandant des forces américaines au Moyen-Orient, Jim Mattis connaît bien l’Egypte et ses responsables militaires.
M. Mattis, qui arrive de Ryad, repartira jeudi après-midi vers Israël, dans le cadre d’une tournée cette semaine au Moyen-Orient et à Djibouti.
Aucune annonce spécifique n’est attendue lors de ces rendez-vous, que M. Mattis présente comme des moments “d’écoute” alors que la nouvelle administration américaine prend ses marques diplomatiques et militaires au Moyen-Orient.
Les Etats-Unis allouent chaque année environ 1,5 milliard de dollars d’aide à l’Egypte, dont 1,3 milliard dans le domaine militaire.
La Maison Blanche, qui vient de lancer un débat budgétaire s’annonçant houleux sur fond de réduction drastique de l’aide internationale, a promis de maintenir un niveau d’aide “fort” à l’Egypte. Mais elle ne s’est engagée sur aucun chiffre.
L’administration Obama avait gelé son aide militaire à l’Egypte en 2013 après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi et la répression sanglante de ses partisans. Mais le rôle incontournable de l’Egypte, le plus peuplé des pays arabes, avait poussé la Maison Blanche à infléchir sa position en 2015 même si les relations restaient difficiles.