Rome, 25 juil 2017 (AFP)

Treize personnes ont été retrouvées mortes sur une embarcation transportant 167 migrants, à la dérive à proximité des côtes libyennes, a annoncé mardi sur Twitter l’ONG espagnole Proactiva Open Arms.
« Nous avons croisé un canot pneumatique qui était à la dérive, ils étaient 167 à bord, onze étaient morts, plusieurs femmes enceintes et des mères parmi eux », avait d’abord indiqué l’organisation, avant de corriger son bilan à 13 morts. Les gardes-côtes italiens, interrogés par l’AFP, avaient dans un premier temps confirmé un bilan de 11 morts, sur la base des premières déclarations de l’ONG.
Dans la même zone, « par une mer agitée », le navire de l’organisation internationale Save The Children a procédé au sauvetage de quelque 70 migrants qui tentaient eux aussi la traversée sur une petite barque, ont par ailleurs indiqué les gardes côtes italiens.
Ce nouveau drame survient alors que des représentants des ONG ont été reçus au ministère de l’Intérieur afin de discuter du nouveau code de conduite que l’Italie souhaite leur faire appliquer.
Accepté par Bruxelles, ce code prévoit une dizaine de mesures, dont l’interdiction pour les navires humanitaires d’entrer dans les eaux territoriales libyennes ou encore l’obligation d’accueillir à bord des représentants de la police judiciaire spécialisés dans le trafic d’êtres humains.
Les ONG sont divisées sur ce code de conduite, certaines étant disposées à traiter avec le gouvernement tandis que d’autres refusent tout type de limitation.
Le ministre Marco Minniti a toutefois été clair sur le fait qu’il n’autoriserait pas l’accès aux ports italiens aux organisations qui ne signeraient pas le document.
Un communiqué publié à l’issue de la rencontre fait état d' »un climat de collaboration commune », sans masquer l’opposition de certaines ONG à des mesures. « Une nouvelle rencontre est prévue vendredi au cours de laquelle les représentants des ONG proposerons des amendements spécifiques au document qui leur a été remis », précise le communiqué du ministère.
Même si elle ne cesse de réaffirmer qu’elle continuera à faire « son devoir » en matière d’accueil envers les migrants, l’Italie s’est faite plus pressante depuis quelques mois envers ses partenaires européens afin qu’ils fassent preuve de plus de solidarité.
Le pays se plaint régulièrement d’être insuffisamment soutenu par l’UE face à un afflux de migrants sans précédent, et ce alors qu’il est en première ligne.
L’Italie a également demandé que soient apportées des modifications techniques à la mission européenne Sophia, qu’elle dirige. Décidée en mai 2015, Sophia a pour objectif de lutter contre le trafic de migrants en Méditerranée et doit être reconduite à partir du 28 juillet.
Selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 111.514 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer depuis le premier janvier, dont près de 93.500 en Italie. Plus de 2.360 sont morts en tentant la traversée.