Rome, 6 nov 2017 (AFP)

Au moins cinq migrants dont un enfant sont morts lundi en Méditerranée, un drame dont l’ONG allemande Sea-Watch et les gardes-côtes libyens se rejettent la responsabilité.
L’ONG a indiqué que le Sea-Watch 3 avait été appelé lundi matin par les gardes-côtes italiens pour secourir un canot pneumatique en train de couler à 30 milles nautiques de la Libye.
Selon l’ONG, un patrouilleur des gardes-côtes libyens est arrivé sur les lieux « quasiment en même temps » que le Sea-Watch 3 et a commencé à prendre des migrants à bord.
Mais la rudesse de son équipage a provoqué un mouvement de panique sur le canot. Plusieurs migrants sont alors tombés à l’eau et le patrouilleur libyen est reparti « à grande vitesse », d’après l’ONG.
Selon elle, plusieurs migrants étaient encore accrochés sur les échelles sur ses flancs et pour éviter qu’ils ne tombent à l’eau, un hélicoptère de la marine italienne est intervenu afin de ralentir le navire et leur permettre de monter à bord.
De son côté, le porte-parole de la marine libyenne a accusé l’ONG d’avoir provoqué par sa présence « la panique et la confusion » parmi les migrants.
« Ils voulaient tous atteindre le navire de l’ONG allemande. Même ceux qui ont été secourus et embarqués sur le navire des gardes-côtes libyens ont sauté dans l’eau pour atteindre le Sea Watch, qui a ignoré les ordres de quitter les lieux », a déclaré le général Ayoub Kacem. « Nous étions comme dans une course, au milieu d’un chaos total parmi les migrants ».
L’ONG allemande a diffusé des photos montrant le patrouilleur libyen à côté du canot et de plusieurs migrants à l’eau, une vidéo d’un hélicoptère s’approchant du navire libyen pour le faire ralentir ainsi qu’une photo d’un enfant inanimé porté à bord du Sea-Watch 3.
Les secouristes allemands ont recueilli 58 migrants et cinq corps sans vie, dont celui de l’enfant qui n’a pas pu être réanimé.
La patrouille libyenne est rentrée quant à elle avec 47 migrants, dont 30 femmes et un enfant, selon le porte-parole de la marine.
« Ces morts peuvent être attribuées aux gardes-côtes libyens qui ont fait obstruction à une opération de sauvetage sûre avec leur comportement brutal », a dénoncé le chef de mission du Sea-Watch 3, Johannes Bayer, dans un communiqué.
« Mais la responsabilité est celle de l’Union européenne, qui forme et finance » les gardes-côtes libyens, a-t-il dénoncé.
Les départs de migrants depuis la Libye ont enregistré une baisse de 70% entre juillet et octobre par rapport aux mêmes mois de l’année dernière mais les premiers jours de novembre ont été marqués par une forte activité au large de ce pays.