Harare, 20 nov 2017 (AFP)

Le président zimbabwéen Robert Mugabe est « en contact » avec son vice-président déchu, Emmerson Mnangagwa, qui sera « prochainement » de retour au pays, a annoncé lundi soir le chef de l’armée dont les forces ont pris le contrôle du pays.
Dans une allocution télévisée, le général Constantino Chiwenga s’est dit « encouragé par les nouveaux développements » depuis le coup de force militaire, notamment « les contacts entre le président et l’ancien vice-président, camarade Emmerson Mnangagwa, attendu prochainement dans le pays ».
Le chef d’état-major de l’armée a également appelé la population, qui est descendue en masse dans les rues samedi pour le départ de Robert Mugabe, à « rester calme et patiente » à l’avant-veille de nouvelles manifestations.
M. Mnangagwa, 75 ans, a été évincé du gouvernement le 6 novembre et poussé à l’exil après un bras de fer avec la première dame, Grace Mugabe, 52 ans, qui avait ainsi réussi à écarter son rival dans la course à la succession de son mari.
L’armée, hostile à l’ascension de Grace Mugabe, avait alors décidé d’intervenir, en démentant tout « coup d’Etat ». Elle a rebaptisé lundi son intervention « Operation Restore Legacy » (Opération restaurer l’héritage), en référence aux années de lutte pour l’indépendance du pays.
Depuis, elle mène des discussions avec le président Mugabe qui, à 93 ans et après 37 ans à la tête du Zimbabwe, refuse de démissionner, malgré les pressions des militaires, de la rue et de son propre parti.
Dans le cadre de ces entretiens, « plusieurs garanties ont été données » et le président Mugabe « a accepté une feuille de route » pour une sortie de crise, a assuré le général Chiwenga sans donner plus de précisions.
Selon plusieurs analystes, le vieux dirigeant, accusé de violations ds droits de l’Homme et de corruption, joue la montre afin d’obtenir des garanties sur son immunité.