Warri (Nigeria), 13 juil 2017 (AFP)

Un soldat a été tué et plusieurs blessés jeudi dans la région pétrolifère du sud du Nigeria par des assaillants non identifiés, a-t-on appris auprès d’une source sécuritaire.
L’attaque contre ce poste militaire, la deuxième du genre en une dizaine de jours, s’est produite jeudi matin dans la localité d’Ogbogbagbene, située au sud-ouest de Warri, la capitale de l’Etat du Delta.
« Ils ont tué un soldat, en ont blessé d’autres et ont emporté des armes et des munitions », a ajouté la source sécuritaire, qui a dit ignorer si les assaillants étaient des « militants ou bien des bandits ».
Un membre du conseil local, Angodi Akpo, a indiqué que les villageois se sentaient « assiégés » et craignaient des représailles de la part des militaires.
« Tous ont peur et s’enferment chez eux dans la crainte d’une opération des soldats à la suite de cette attaque, car ces opérations sécuritaires s’en prennent aux habitants innocents au lieu de traquer les coupables », a-t-il affirmé.
Il y a une dizaine de jours, deux militaires avaient été attaqués à Sapele, dans l’Etat du Delta.
Cette grande région du delta du Niger, dont fait partie l’Etat du Delta, est le moteur économique du Nigeria, principal producteur pétrolier du continent africain avec l’Angola.
Le sud-est du pays contient des réserves estimées à 70 milliards de barils en pétrole et gaz (parmi les 10 plus grandes réserves mondiales), mais la région reste toujours sous-développée, après des décennies d’exploitation.
Les attaques contre les infrastructures pétrolières et enlèvements contre rançon visant les compagnies pétrolières, menées par des groupes rebelles, étaient nombreuses dans cette région jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé avec le gouvernement et une amnistie décrétée en 2009.
En 2016, la région a été le théâtre d’une résurgence de ces attaques, qui ont entraîné un manque à gagner évalué entre 50 et 100 milliards de dollars en 2016 et réduit la production d’un million de barils par jour, selon le gouvernement. Des négociations ont été engagées entre les rebelles et le gouvernement, apaisant pour l’instant la situation dans la région du Delta.
Ces groupes rebelles armés revendiquent un meilleur partage des revenus, une autonomie politique régionale ou la dépollution des sites pétroliers.