Paris, 5 mai 2017 (AFP)

Le jeune homme radicalisé qui a tiré sur des policiers venus l’interpeller à La Réunion, le 27 avril, a été mis en examen avec sa mère par les juges antiterroristes et ils ont été écroués, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
L’homme de 22 ans et sa mère de 57 ans avaient été transférés jeudi de l’île de La Réunion à Paris en vertu d’un mandat d’amener pris par les juges d’instruction du pôle antiterroriste qui les ont mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, a indiqué cette source.
Le fils a également été mis en examen pour tentative de meurtre sur des policiers, a précisé cette source. Tous deux ont été placés en détention provisoire.
Le 27 avril, le suspect avait tiré au fusil de chasse sur les policiers venus l’interpeller à l’aube pour apologie du terrorisme, dans l’appartement où il vivait avec sa mère à Saint-Benoît de La Réunion. L’homme avait été signalé, via la plateforme spécialisée Pharos, pour des propos pro-jihad sur internet.
Deux policiers et l’assaillant avaient été blessés, sans que leurs jours ne soient en danger. Des armes et de quoi confectionner des cocktails Molotov avaient été saisis dans le logement.
Les premiers éléments de l’enquête ont confirmé la radicalisation du jeune homme, qui affirme s’être converti à l’islam et radicalisé seul sur internet, a indiqué une source proche du dossier.
Sa mère, qui dit s’être convertie sous l’influence de son fils, est soupçonnée de l’avoir aidé à acquérir certaines de ses armes, a expliqué cette source.
Aucun lien établi avec la zone irako-syrienne n’a été découvert jusqu’à présent, a ajouté cette source.
Une filière jihadiste, la première en outre-mer, avait été démantelée à La Réunion en juin 2015. Elle était dirigée par un prédicateur salafiste présumé de 21 ans surnommé « l’Égyptien ». Il a été interpellé en juin 2015 et transféré à Paris, où il a été mis en examen et incarcéré.
Selon les chiffres de la préfecture de La Réunion, une centaine de personnes soupçonnées de radicalisation sont recensées sur l’île.