Nairobi, 5 juil 2017 (AFP)

Les deux principaux candidats à la présidentielles kényane du 8 août, le sortant Uhuru Kenyatta et le chef de file de l’opposition Raila Odinga, ne participeront pas aux deux débats télévisés prévus en amont du scrutin, ont annoncé mercredi leurs partis, évoquant notamment des questions de format.
Organisés par un consortium de médias kényans, les deux débats sont prévus les 10 et 24 juillet en soirée. Les candidats crédités d’au moins 5% dans les sondages – seuls MM. Kenyatta et Odinga remplissent ce critère – sont invités pour les deux débats de 90 minutes alors que les autres candidats participent à un débat en fin d’après-midi le 10 juillet.
« Le président Uhuru Kenyatta ne participera pas aux débats présidentiels », a déclaré mercredi matin à l’AFP David Murathe, vice-président du parti du chef de l’Etat, qui a seulement évoqué un manque de consultation et des problèmes sur le format des débats, sans préciser lesquels.
Raila Odinga, déjà candidat malheureux en 1997, 2007 et 2013, « ne participera pas au débat présidentiel de 2017 selon le format et les conditions proposés actuellement », a ensuite indiqué dans l’après-midi la coalition d’opposition NASA dans un communiqué, elle aussi sans préciser ce qu’elle estime être problématique dans le format du débat.
La coalition NASA a toutefois appelé « le président Kenyatta à être ouvert à un débat avec Raila Odinga sur les questions affectant les Kényans en ce moment ».
Les citoyens de la première économie d’Afrique de l’Est sont appelés aux urnes pour choisir leurs président, députés, sénateurs et gouverneurs de comté notamment, dix ans après les pires violences électorales de l’histoire du pays (plus de 1.100 morts), alimentées par des contestations de la réélection de Mwai Kibaki.
Huit candidats s’affrontent pour la présidence du pays. Les sondages donnent actuellement le sortant Uhuru Kenyatta vainqueur du premier tour avec près de la moitié des suffrages et une légère avance sur Raila Odinga. Aucun des autres candidats n’est crédité de plus d’un pour cent. L’un d’entre eux, Abduda Dida, a contesté en justice leur exclusion des deux principaux débats.
En 2013, M. Kenyatta avait participé aux deux débats télévisés avant son élection à la présidence, mais il avait critiqué les modérateurs, qui l’avaient, selon lui, injustement visé.
Les élections au Kenya se jouent rarement sur des programmes, beaucoup plus sur des sentiments d’appartenance ethniques et géographiques. Lundi, l’Union européenne (UE) a mis en garde contre de possibles violences dans le cadre des élections alors que l’ONG Human Rights Watch a assuré avoir documenté des cas d’intimidations et de menaces.