Rennes, 11 oct 2017 (AFP)

Quatre Bulgares âgés de 35 à 51 ans ont été condamnés mercredi à Rennes à des peines allant de 3 à 5 ans de prison, pour des retraits frauduleux de plus de deux millions d’euros effectués grâce à des cartes bleues piratées en France.
Georgi Martinov, promoteur immobilier de 46 ans, présenté par l’accusation comme le financier du réseau de malfaiteurs, a été condamné à 5 ans de prison et 100.000 euros d’amende. Le procureur Emmanuel Razous avait requis 4 ans de prison et une amende identique.
Martin Zlatarev, 35 ans, qui n’était pas présent à l’audience, a écopé de 3 ans de prison et 15.000 euros d’amende, contre 3 ans et 10.000 euros requis.
Elin Elin, 49 ans, qui se présente comme un « chef d’entreprise », a été lui condamné à 4 ans de prison et 80.000 euros d’amende contre trois ans requis à l’audience.
Enfin, Veselin Milushev, 51 ans, qui se dit étudiant, a pris 4 ans de prison et 30.000 euros d’amende, contre 40 mois et 15.000 euros requis à l’audience.
Des mandats d’arrêts ont été lancés contre les quatre hommes qui n’étaient pas présents à la lecture du jugement. Ils comparaissaient depuis mardi devant la Juridiction interrégionale spéciale (Jirs) de Rennes pour des faits remontant aux années 2006 et 2007.
Tout avait commencé en septembre 2007, quand les gendarmes de Fougères (Ille-et-Vilaine) et Loudéac (Côtes-d’Armor) avaient reçu une série de plaintes de particuliers leur signalant des retraits d’argent suspects en Afrique du Sud.
Les enquêteurs découvraient alors que les victimes s’étaient toutes servies dans les deux mêmes distributeurs automatiques de carburant. Sur ceux-ci, avaient été installés des « skimmers », des dispositifs permettent de copier les informations des bandes magnétiques des cartes bleues.
Les malfaiteurs encodaient ensuite des cartes magnétiques vierges avant d’effectuer des retraits en Afrique du Sud, en Grèce, en Italie, etc…
Grâce aux recherches sur la téléphonie mobile, les gendarmes remontaient un réseau de malfaiteurs déjà actif au Danemark et en Allemagne et identifiaient une vingtaine de stations-services piratées sur toute les France. Une série d’interpellations et de perquisitions en France et en Bulgarie permettaient de dénombrer 5.340 cartes bancaires contrefaites et 10.633 retraits frauduleux portant sur 2,04 millions d’euros au total.