Kinshasa, 3 avr 2017 (AFP)
Le mouvement de grève générale lancé par l’opposition a été largement observé lundi dans plusieurs villes de la République démocratique du Congo, le jour où le président Joseph Kabila consultait la classe politique pour sortir le pays de la crise née de son maintien au pouvoir.
La vie tournait au ralenti à Kinshasa et dans les villes de Lubumbashi, Goma (est), Mbuji-Mayi et Kananga (centre) alors que les activités ont fonctionné normalement à Kisangani (nord-est) et à Mbandaka (nord-ouest), selon plusieurs habitants.
Le « Rassemblement » de l’opposition avait appelé les Congolais à observer une « journée ville morte » pour exiger de M. Kabila – dont le mandat a échu le 20 décembre 2016 – l’application de l’accord de cogestion du pays signé le 31 décembre entre le pouvoir et l’opposition.
Ce compromis prévoit le maintien au pouvoir de M. Kabila jusqu’à l’entrée en fonction d’un successeur devant être élu lors d’une présidentielle censée avoir lieu avant fin 2017. Il prévoit aussi la formation d’un gouvernement dirigé par un membre du « Rassemblement », coalition constituée en juin 2016 autour d’Étienne Tshisekedi, opposant historique congolais depuis décédé à Bruxelles le 1er février à 84 ans.
« Nous avons respecté le mot d’ordre de ville morte parce que nous souffrons beaucoup. Qu’il (le président Kabila) quitte le pouvoir, il a fini son mandat, nous ne voulons plus de lui », a assuré à l’AFP Mamie Biamba, une habitante de Kingasani, bouillant quartier populaire de l’est de Kinshasa.
Dans l’après-midi, commerces et stations service étaient toujours fermés, les moyens de transports en commun étaient rares tandis que les arrêts de bus étaient déserts.
Des policiers, moins nombreux que lors des manifestations d’opposition de septembre et décembre, étaient postés à des points stratégiques de la capitale.
Même ambiance à Lubumbashi, dans le sud-est du pays, où des témoins assuraient à l’AFP que les activités étaient quasiment à l’arrêt. « La banque tourne au ralenti », a déclaré un directeur d’une banque qui a ajouté avoir enregistré quelques absents parmi ses agents. « Un magasin sur cinq a ouvert », a témoigné un habitant.
-‘C’est une réussite’-
A Goma, capitale du Nord-Kivu dans l’est, des activités tournaient « très timidement », a constaté le correspondant de l’AFP.
A Kananga, capitale du Kasaï central, une région en proie à une rébellion qui a fait plus de 400 morts depuis septembre, « toutes les banques, les marchés, les magasins et les sociétés de télécommunication sont fermés. Tous les bureaux de l’administration publique n’ont pas ouverts, sauf celui du gouverneur de province », a témoigné un journaliste local.
Vers 6h30, des vendeuses de patates douces et autres produits agricoles étalaient leurs marchandises dans un marché de Kingasani. Au marché Gambela, dans le centre de Kinshasa, des « chailleurs » (vendeurs à la criée) se déployaient à la recherche des rares clients.
« Nous n’avons rien à faire avec des mots d’ordre des politiciens de tous les bords. Notre problème c’est de trouver de quoi nourrir nos enfants, les envoyer à l’école. La vie est devenue intenable pour nous le petit peuple tandis que eux (politiciens) vivent aisément », s’enflammait Albertine Bulanga, vendeuse de maïs dans un marché de Kingasani.
Trois mois après la signature de l’accord de la Saint Sylvestre, le nouveau gouvernement n’est pas encore constitué, alors que le climat politique se tend de jour en jour.
L’appel à la grève était considéré comme un test de l’opposition après la mort de M. Tshisekedi, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). « C’est une réussite parce que la population a répondu favorablement à notre appel. Il n’y a pas eu d’activités sur toute l’étendue du pays », a déclaré à l’AFP Augustin Kabuya, porte-parole de l’UDPS. « La population est avec nous ».
« La journée a été troublée mais elle est restée ouverte (…) il y a eu quelques perturbations le matin », a dit Célestin Tunda, un des porte-paroles de la majorité. L’absence des élèves, qui sont en congé de Pâques, a accentué l’impression de « ville morte » à Kinshasa.
Selon la présidence congolaise, M. Kabila a engagé lundi et pour deux jours des consultations de la classe politique en vue d’une sortie de crise.
La vie tournait au ralenti à Kinshasa et dans les villes de Lubumbashi, Goma (est), Mbuji-Mayi et Kananga (centre) alors que les activités ont fonctionné normalement à Kisangani (nord-est) et à Mbandaka (nord-ouest), selon plusieurs habitants.
Le « Rassemblement » de l’opposition avait appelé les Congolais à observer une « journée ville morte » pour exiger de M. Kabila – dont le mandat a échu le 20 décembre 2016 – l’application de l’accord de cogestion du pays signé le 31 décembre entre le pouvoir et l’opposition.
Ce compromis prévoit le maintien au pouvoir de M. Kabila jusqu’à l’entrée en fonction d’un successeur devant être élu lors d’une présidentielle censée avoir lieu avant fin 2017. Il prévoit aussi la formation d’un gouvernement dirigé par un membre du « Rassemblement », coalition constituée en juin 2016 autour d’Étienne Tshisekedi, opposant historique congolais depuis décédé à Bruxelles le 1er février à 84 ans.
« Nous avons respecté le mot d’ordre de ville morte parce que nous souffrons beaucoup. Qu’il (le président Kabila) quitte le pouvoir, il a fini son mandat, nous ne voulons plus de lui », a assuré à l’AFP Mamie Biamba, une habitante de Kingasani, bouillant quartier populaire de l’est de Kinshasa.
Dans l’après-midi, commerces et stations service étaient toujours fermés, les moyens de transports en commun étaient rares tandis que les arrêts de bus étaient déserts.
Des policiers, moins nombreux que lors des manifestations d’opposition de septembre et décembre, étaient postés à des points stratégiques de la capitale.
Même ambiance à Lubumbashi, dans le sud-est du pays, où des témoins assuraient à l’AFP que les activités étaient quasiment à l’arrêt. « La banque tourne au ralenti », a déclaré un directeur d’une banque qui a ajouté avoir enregistré quelques absents parmi ses agents. « Un magasin sur cinq a ouvert », a témoigné un habitant.
-‘C’est une réussite’-
A Goma, capitale du Nord-Kivu dans l’est, des activités tournaient « très timidement », a constaté le correspondant de l’AFP.
A Kananga, capitale du Kasaï central, une région en proie à une rébellion qui a fait plus de 400 morts depuis septembre, « toutes les banques, les marchés, les magasins et les sociétés de télécommunication sont fermés. Tous les bureaux de l’administration publique n’ont pas ouverts, sauf celui du gouverneur de province », a témoigné un journaliste local.
Vers 6h30, des vendeuses de patates douces et autres produits agricoles étalaient leurs marchandises dans un marché de Kingasani. Au marché Gambela, dans le centre de Kinshasa, des « chailleurs » (vendeurs à la criée) se déployaient à la recherche des rares clients.
« Nous n’avons rien à faire avec des mots d’ordre des politiciens de tous les bords. Notre problème c’est de trouver de quoi nourrir nos enfants, les envoyer à l’école. La vie est devenue intenable pour nous le petit peuple tandis que eux (politiciens) vivent aisément », s’enflammait Albertine Bulanga, vendeuse de maïs dans un marché de Kingasani.
Trois mois après la signature de l’accord de la Saint Sylvestre, le nouveau gouvernement n’est pas encore constitué, alors que le climat politique se tend de jour en jour.
L’appel à la grève était considéré comme un test de l’opposition après la mort de M. Tshisekedi, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). « C’est une réussite parce que la population a répondu favorablement à notre appel. Il n’y a pas eu d’activités sur toute l’étendue du pays », a déclaré à l’AFP Augustin Kabuya, porte-parole de l’UDPS. « La population est avec nous ».
« La journée a été troublée mais elle est restée ouverte (…) il y a eu quelques perturbations le matin », a dit Célestin Tunda, un des porte-paroles de la majorité. L’absence des élèves, qui sont en congé de Pâques, a accentué l’impression de « ville morte » à Kinshasa.
Selon la présidence congolaise, M. Kabila a engagé lundi et pour deux jours des consultations de la classe politique en vue d’une sortie de crise.