Kinshasa, 27 juil 2017 (AFP)

Un arrêté ministériel limitant le travail des journalistes étrangers en République démocratique du Congo a suscité jeudi l’indignation d’une organisation congolaise de défense de la liberté de la presse.
Journaliste en danger (JED) “exprime sa désapprobation totale à la suite des récentes mesures prises par le ministre de la Communication et Médias, Lambert Mende, visant à censurer les journalistes étrangers et à restreindre leur liberté de mouvement” en RDC.
“Il est strictement interdit aux correspondants de la presse étrangère de réaliser des reportages dans les lieux stratégiques tels que les casernes militaires, installations de télécommunications, ambassades, sauf autorisation expresse des responsables desdits lieux”, selon cette décision du ministre des Médias, datée du 12 juillet.
Le texte précise que les déplacements de ces journalistes “en dehors de la ville de Kinshasa devront être assortis d’une autorisation préalable” du ministre de tutelle “après concertations avec les autorités locales des entités à visiter”.
“Les autorisations de reportages sont délivrées moyennant paiements préalables des droits d’accréditation des journalistes étrangers” qui s’élève à 250 dollars.
Pour JED, cette décision “discriminatoire” visant les journalistes étrangers a pour “but de les contrôler et, le cas échéant, de les empêcher de faire leur travail”.
L’arrêté ministériel “témoigne d’une fixation des autorités congolaises sur certains médias étrangers qui les dérangent par les informations qu’ils diffusent concernant la corruption, les détournements des fonds publics ou les violations massives des droits de l’homme”, note encore JED.
La RDC occupe la 154e place sur 180 dans l’édition 2017 du classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF).