Kinshasa, 22 avr 2017 (AFP)

La dépouille de l’opposant historique congolais Étienne Tshisekedi, mort en février, sera rapatriée à Kinshasa le 12 mai pour y être enterrée, a annoncé samedi l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti qu’il présidait.
« L’UDPS et la famille biologique du super-héros national Étienne Tshisekedi annoncent que la dépouille de feu le président sera rapatriée le 12 mai », a déclaré à l’AFP Jean-Marc Kabund, secrétaire-général de l’UDPS.
« Le corps sera exposé au Palais du peuple », le parlement, « pour des hommages » avant d’être « inhumé au siège du parti (…) à Limete », commune du centre-est de Kinshasa, a ajouté M. Kabund.
Le responsable de l’UDPS a laissé entendre qu’aucun accord n’avait encore été trouvé avec les autorités en vue de permettre l’inhumation du défunt sur un terrain privé, ce qui est interdit par la loi congolaise.
Figure historique de l’opposition en République démocratique du Congo, d’abord sous la dictature de Mobutu (1965-1997), puis au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila (1997-2001) et de son fils Joseph, qui lui a succédé à la tête du pays après son assassinat, Étienne Tshisekedi est mort le 1er février à Bruxelles à l’âge de 84 ans.
Son décès, en pleins marchandages sur la mise en oeuvre d’un accord de partage du pouvoir signé le 31 décembre entre la majorité et l’opposition a contribué à ajouter à la confusion politique, alors qu’il devait prendre la tête d’un organe de surveillance de l’application de cet accord.
Annoncé à plusieurs reprises, le retour de la dépouille de Tshisekedi a été à chaque fois reporté sine die, faute d’accord entre la famille, le parti, et les autorités sur le lieu de la sépulture de l’opposant.
L’accord de la Saint-Sylvestre est censé permettre une sortie pacifique à la crise liée au maintien au pouvoir de Joseph Kabila au-delà du terme de son mandat, échu depuis le 20 décembre. Il prévoit la formation d’un gouvernement d’union nationale devant organiser la tenue d’une présidentielle avant la fin de l’année.
Mal engagé, l’accord semble pratiquement mort depuis que M. Kabila a nommé mi-avril un Premier ministre récusé par l’UDPS.
Âgé de 45 ans, M. Kabila n’a pas le droit de briguer un nouveau mandat.