Nouakchott, 5 août 2017 (AFP)
Les Mauritaniens ont voté samedi dans le calme au référendum constitutionnel prévoyant notamment la suppression du Sénat, que le président Mohamed Ould Abdel Aziz s’est dit convaincu de remporter « largement », alors qu’une partie de l’opposition avait appelé au boycott du scrutin.
Les bureaux de vote ont fermé comme prévu à 19H00 heures (GMT et locales) et le dépouillement a été entamé dans la foulée dans de nombreux bureaux. Quelque 1,4 million de Mauritaniens étaient appelés à voter samedi dans ce vaste pays en grande partie désertique, limitrophe du Sénégal, du Mali, de l’Algérie et du Sahara occidental.
Les résultats sont attendus à partir de dimanche ou en début de semaine prochaine.
Contactée par l’AFP, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) n’a pas été en mesure de fournir de chiffres approximatifs du taux de participation, principal enjeu de cette élection, l’opposition radicale ayant appelé au boycott. « Nous ne sommes pas capables de vous donner un taux de participation à ce stade. Cependant (…) c’est une élection réussie », a estimé le directeur des opérations électorales de la Céni, Bedenna Ould Sidi.
A la mi-journée, une source proche de la Céni avait indiqué que la participation s’élevait à environ 20% dans la capitale Nouakchott et à 40% à l’intérieur du pays.
Une forte abstention serait revendiquée comme un succès par l’opposition radicale, qui avait accusé vendredi le pouvoir de « préparer une fraude à grande échelle » et averti que des violences pourraient éclater, dont le pouvoir serait, selon elle, seul responsable.
Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), principale constituante de la coalition de l’opposition radicale, a d’ores et déjà affirmé samedi soir que « le taux de participation n’a pas dépassé les 15% ». Evoquant une « mascarade anticonstitutionnelle », il a accusé le régime de « s’adonner à une vaste opération de fraude à travers le pays ».
Le scrutin s’est déroulé à l’issue d’une campagne houleuse émaillée de violences lors de manifestations de l’opposition.
M. Ould Abdel Aziz, 60 ans, qui a voté samedi matin dans un bureau de vote de Nouakchott, s’est dit convaincu que ces résultats seraient « largement en faveur » des amendements proposés.
– Une opposition ‘de papier’ –
Ancien général élu en 2009 puis réélu en 2014 pour cinq ans, après être arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 2008, il a laissé entendre que cette modification de la Constitution ne serait probablement pas la dernière.
« Dans deux ans, voire dix ans, d’autres amendements peuvent intervenir pour adapter notre Constitution à nos réalités », a-t-il déclaré, sans donner plus de précisions, alors qu’une partie de l’opposition le soupçonne de vouloir aller au-delà de son second mandat (le dernier selon les règles constitutionnelles actuelles).
M. Ould Abdel Aziz a également critiqué l’opposition radicale, estimant qu’il ne s’agissait que d’une « infime partie de l’opposition, en état de déliquescence, qui n’existe que sur le papier ou sur les réseaux sociaux ».
Pendant la campagne, cette frange de l’opposition, réunie dans une coalition de huit partis et organisations, a crié au « coup de force » du président, qui avait passé outre au rejet de son projet de révision constitutionnelle par la voie parlementaire en convoquant le référendum.
Elaborée en septembre-octobre lors d’un dialogue entre le pouvoir et l’opposition dite modérée, cette révision porte sur le remplacement du Sénat par des Conseils régionaux élus et sur la suppression du médiateur de la République et du Haut conseil islamique.
Elle prévoit également une modification du drapeau national, auquel seraient ajoutées deux bandes rouges pour « valoriser le sacrifice des martyrs » de la résistance à la colonisation française qui s’est achevée en 1960.
– Pas d’excuses –
Le président fait face à une fronde du Sénat, pourtant majoritairement favorable au pouvoir, qui s’est cabré contre un texte signifiant sa disparition.
Alors qu’une vingtaine de sénateurs ont entamé mercredi un sit-in au Parlement afin d’exiger des excuses du président pour les avoir accusés de corruption et pour qu’il renonce au référendum, M. Abdel Aziz a renouvelé ses accusations lors de son dernier grand meeting de campagne jeudi soir à Nouakchott, excluant totalement de présenter ses excuses.
L’unique parti de l’opposition appelant à voter non, la Convergence démocratique nationale (CDN), a dénoncé une « campagne inégalitaire », le oui bénéficiant de la quasi-totalité du temps d’antenne officiel. Toutes les autres formations en campagne, de la majorité ou de l’opposition modérée, appellent à voter oui.
Le dernier jour de la campagne, jeudi, a été à nouveau marqué par des interventions musclées de la police, qui a dispersé à coups de gaz lacrymogène et de matraque des opposants dans trois quartiers de Nouakchott. Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU s’était dit jeudi « préoccupé » par le climat de la campagne.
Les bureaux de vote ont fermé comme prévu à 19H00 heures (GMT et locales) et le dépouillement a été entamé dans la foulée dans de nombreux bureaux. Quelque 1,4 million de Mauritaniens étaient appelés à voter samedi dans ce vaste pays en grande partie désertique, limitrophe du Sénégal, du Mali, de l’Algérie et du Sahara occidental.
Les résultats sont attendus à partir de dimanche ou en début de semaine prochaine.
Contactée par l’AFP, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) n’a pas été en mesure de fournir de chiffres approximatifs du taux de participation, principal enjeu de cette élection, l’opposition radicale ayant appelé au boycott. « Nous ne sommes pas capables de vous donner un taux de participation à ce stade. Cependant (…) c’est une élection réussie », a estimé le directeur des opérations électorales de la Céni, Bedenna Ould Sidi.
A la mi-journée, une source proche de la Céni avait indiqué que la participation s’élevait à environ 20% dans la capitale Nouakchott et à 40% à l’intérieur du pays.
Une forte abstention serait revendiquée comme un succès par l’opposition radicale, qui avait accusé vendredi le pouvoir de « préparer une fraude à grande échelle » et averti que des violences pourraient éclater, dont le pouvoir serait, selon elle, seul responsable.
Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), principale constituante de la coalition de l’opposition radicale, a d’ores et déjà affirmé samedi soir que « le taux de participation n’a pas dépassé les 15% ». Evoquant une « mascarade anticonstitutionnelle », il a accusé le régime de « s’adonner à une vaste opération de fraude à travers le pays ».
Le scrutin s’est déroulé à l’issue d’une campagne houleuse émaillée de violences lors de manifestations de l’opposition.
M. Ould Abdel Aziz, 60 ans, qui a voté samedi matin dans un bureau de vote de Nouakchott, s’est dit convaincu que ces résultats seraient « largement en faveur » des amendements proposés.
– Une opposition ‘de papier’ –
Ancien général élu en 2009 puis réélu en 2014 pour cinq ans, après être arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 2008, il a laissé entendre que cette modification de la Constitution ne serait probablement pas la dernière.
« Dans deux ans, voire dix ans, d’autres amendements peuvent intervenir pour adapter notre Constitution à nos réalités », a-t-il déclaré, sans donner plus de précisions, alors qu’une partie de l’opposition le soupçonne de vouloir aller au-delà de son second mandat (le dernier selon les règles constitutionnelles actuelles).
M. Ould Abdel Aziz a également critiqué l’opposition radicale, estimant qu’il ne s’agissait que d’une « infime partie de l’opposition, en état de déliquescence, qui n’existe que sur le papier ou sur les réseaux sociaux ».
Pendant la campagne, cette frange de l’opposition, réunie dans une coalition de huit partis et organisations, a crié au « coup de force » du président, qui avait passé outre au rejet de son projet de révision constitutionnelle par la voie parlementaire en convoquant le référendum.
Elaborée en septembre-octobre lors d’un dialogue entre le pouvoir et l’opposition dite modérée, cette révision porte sur le remplacement du Sénat par des Conseils régionaux élus et sur la suppression du médiateur de la République et du Haut conseil islamique.
Elle prévoit également une modification du drapeau national, auquel seraient ajoutées deux bandes rouges pour « valoriser le sacrifice des martyrs » de la résistance à la colonisation française qui s’est achevée en 1960.
– Pas d’excuses –
Le président fait face à une fronde du Sénat, pourtant majoritairement favorable au pouvoir, qui s’est cabré contre un texte signifiant sa disparition.
Alors qu’une vingtaine de sénateurs ont entamé mercredi un sit-in au Parlement afin d’exiger des excuses du président pour les avoir accusés de corruption et pour qu’il renonce au référendum, M. Abdel Aziz a renouvelé ses accusations lors de son dernier grand meeting de campagne jeudi soir à Nouakchott, excluant totalement de présenter ses excuses.
L’unique parti de l’opposition appelant à voter non, la Convergence démocratique nationale (CDN), a dénoncé une « campagne inégalitaire », le oui bénéficiant de la quasi-totalité du temps d’antenne officiel. Toutes les autres formations en campagne, de la majorité ou de l’opposition modérée, appellent à voter oui.
Le dernier jour de la campagne, jeudi, a été à nouveau marqué par des interventions musclées de la police, qui a dispersé à coups de gaz lacrymogène et de matraque des opposants dans trois quartiers de Nouakchott. Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU s’était dit jeudi « préoccupé » par le climat de la campagne.