Mamoudzou, 24 août 2017 (AFP)

La direction de Total et le syndicat FO ont signé mercredi à Mamoudzou un protocole de sortie de crise, après trois semaines de grève et de blocage d’approvisionnement des stations-services à Mayotte, ont annoncé les deux parties dans un communiqué commun.
Les grévistes réclamaient une augmentation générale des salaires de 15% et bloquaient le dépôt pétrolier d’où partent les camions-citernes qui approvisionnent les stations-service.
Les salariés, qui reprennent le travail ce jeudi, ont notamment obtenu une prime d’ancienneté dès la première année et jusqu’à 18 ans de présence.
Les agents bénéficieront aussi des avantages sur les produits Total (remise de 25% sur une bouteille de gaz par mois et 15% de remise sur les produits d’entretien automobile), ainsi qu’une indemnité de transport.
Des dispositions seront mises en oeuvre pour le congé sabbatique applicable dans le code du travail de droit commun. Un accord de participation sera mis en place, ainsi qu’une majoration de 25% du taux horaire pour le travail effectué le dimanche et les jours fériés.
En ce qui concerne l’évolution des carrières, Total et ses salariés se sont mis d’accord pour la mise en place d’une grille d’évolution des grades et coefficients. Elle sera négociée à partir du mois de septembre.
Chaque salarié bénéficiera également d’une mesure salariale individuelle au moins tous les trois ans et d’une majoration du salaire de base à 15% pour les heures effectuées entre 18H et 21H.
Une prime de qualité et de service de 100 euros par trimestre pour les salariés du siège (postes administratifs) sera octroyée.
Une prime exceptionnelle de 1.000 euros sera versée à chaque salarié avec le salaire de septembre.
Enfin Total ne prendra aucune sanction ou n’engagera aucune poursuite à l’encontre des grévistes.
Dans un communiqué, le député LR Mansour Kamardine s’est dit « soulagé de la sortie de crise ». Il a réclamé une « solution durable » face à « la récurrence des blocages qui paralysent Mayotte et affectent ses potentialités de développement économique et social ».
« En ce qui concerne la distribution de produits pétroliers – d’autres secteurs comme le transport aérien présentent les mêmes caractéristiques – le blocage d’une seule et unique structure suffit à paralyser l’économie et la grande majorité des services essentiels à la population. Ce n’est plus acceptable », a-t-il dit. Il a demandé « l’organisation d’une réunion des acteurs institutionnels et des corps intermédiaires », lors de la visite de la ministre des Outre-mer Annick Girardin à Mayotte « la semaine prochaine ».
Il a jugé nécessaire d’examiner « dans les plus brefs délais », les termes du « protocole d’accord » encadrant la privatisation des activités d’importation, de stockage et de distribution de produits pétroliers à Mayotte, « en particulier, le respect par les filiales du groupe Total des engagements concernant l’ouverture de la distribution à des partenaires privés ».
et-caz/mat/DS