Nairobi, 25 oct 2017 (AFP)
A 24 heures d’une élection présidentielle boycottée par l’opposition et lourde d’incertitudes pour le pays, les Kényans ignoraient encore mercredi s’ils iront voter, dans l’attente fébrile de l’examen d’un recours de dernière minute devant la Cour suprême.
Riche en rebondissements, la saga de la présidentielle 2017 se poursuivait mercredi devant la plus haute juridiction du pays, celle-là même qui avait pris la décision historique sur le continent d’annuler la réélection en août du président sortant Uhuru Kenyatta, 55 ans.
Mercredi a été déclaré jour férié par le gouvernement mais le président de la Cour suprême David Maraga n’en a pas moins décidé d’examiner à partir de 10H00 (07H00 GMT) le recours déposé par trois défenseurs des droits de l’Homme, dans un contexte d’appels pressants de la société civile à reporter le scrutin.
Le climat politique s’est nettement détérioré ces dernières semaines pour devenir délétère, les deux camps multipliant les invectives, les déclarations chargées de menaces et refusant tout dialogue.
Dénonçant des interférences politiques et des divisions sur des lignes partisanes, le président de la Commission électorale (IEBC), Wafula Chebukati, a récemment émis de sérieux doutes sur la possibilité d’avoir une élection crédible le 26 octobre.
La commission est prête pour le scrutin d’un point de vue technique et logistique, a-t-il indiqué, et le dénouement de la crise politique actuelle tient à la seule bonne volonté des deux principaux acteurs, M. Kenyatta d’un côté, le leader de l’opposition Raila Odinga, 72 ans, de l’autre.
– Un dernier rebondissement ? –
Mais de dialogue il n’y a pas eu et, près de deux mois après la décision de la Cour suprême d’invalider le premier scrutin pour des irrégularités dans la transmission des résultats, la balle est de nouveau dans son camp.
Trois activistes des droits de l’Homme demandent à la Cour d’ordonner un report de la présidentielle en raison du retrait de Raila Odinga de la course et des récentes déclarations pessimistes du chef de la Commission électorale.
La Cour suprême, qui s’était attiré les foudres du président Kenyatta après l’annulation du scrutin du 8 août, acceptera-t-elle de trancher le litige ou se réfugiera-t-elle derrière des arguments juridiques pour se déclarer incompétente, laissant les politiques face à leurs responsabilités?
Les débats doivent débuter à 10H00 (07H00 GMT) et une décision est attendue dans le courant de l’après-midi.
Si l’élection de jeudi était maintenue, elle se résumerait à un cavalier seul du sortant Kenyatta, fils du père de l’indépendance du pays, Jomo Kenyatta. En l’absence de Raila Odinga, les six autres petits candidats sont appelés à jouer les faire-valoir face au président.
De son côté, Raila Odinga, déjà trois fois candidat malheureux à la présidence (1997, 2007, 2013), s’est retiré de la course le 10 octobre, jugeant que les réformes susceptibles de garantir la tenue d’un scrutin libre et équitable n’avaient pas été menées à bien.
L’IEBC a entrepris certaines réformes: le mode de transmission des résultats est différent, un des responsables de l’IEBC a été mis sur la touche. Mais l’opposition estime que l’institution est toujours partiale et majoritairement acquise au parti au pouvoir.
– Communication brouillée –
L’opposition a depuis envoyé des messages contradictoires sur la marche à suivre le jour du scrutin, que Raila Odinga doit préciser lors d’un meeting dans un parc de Nairobi mercredi à partir de 14H00 (11H00 GMT), selon un communiqué de sa coalition.
Il avait appelé dans un premier temps à des manifestations le jour du scrutin, laissant craindre de nouvelles violences: au moins 40 personnes ont été tuées depuis le 8 août, la plupart dans la répression brutale des manifestations par la police dans des bastions de l’opposition, selon les organisations de défense des droits de l’Homme.
Mardi, il a laissé entendre qu’il pourrait appeler ses partisans à rester chez eux.
Boycotté par l’opposition, le scrutin sera également en partie boudé par les observateurs internationaux: l’Union européenne et la Fondation Carter, citant des raisons de sécurité, ont réduit la taille de leur mission.
Dix ans après les pires violences post-électorales de l’histoire du Kenya indépendant (depuis 1963), qui avaient fait plus de 1.100 morts, la crise politique actuelle a plongé le pays dans une incertitude mêlée d’anxiété.
L’économie la plus dynamique d’Afrique de l’Est tourne au ralenti et de nombreux Kényans ne cachent pas leur lassitude face à cette période électorale prolongée.
Ahuya Achieng, 35 ans, agent de voyage, tue le temps en bavardant avec une amie sur un banc du centre-ville de Nairobi. « Oui, bien sûr, on en a assez ! Tout le monde dit qu’il faut que le pays aille de l’avant, mais pour aller où ? », lâche-t-elle.
Riche en rebondissements, la saga de la présidentielle 2017 se poursuivait mercredi devant la plus haute juridiction du pays, celle-là même qui avait pris la décision historique sur le continent d’annuler la réélection en août du président sortant Uhuru Kenyatta, 55 ans.
Mercredi a été déclaré jour férié par le gouvernement mais le président de la Cour suprême David Maraga n’en a pas moins décidé d’examiner à partir de 10H00 (07H00 GMT) le recours déposé par trois défenseurs des droits de l’Homme, dans un contexte d’appels pressants de la société civile à reporter le scrutin.
Le climat politique s’est nettement détérioré ces dernières semaines pour devenir délétère, les deux camps multipliant les invectives, les déclarations chargées de menaces et refusant tout dialogue.
Dénonçant des interférences politiques et des divisions sur des lignes partisanes, le président de la Commission électorale (IEBC), Wafula Chebukati, a récemment émis de sérieux doutes sur la possibilité d’avoir une élection crédible le 26 octobre.
La commission est prête pour le scrutin d’un point de vue technique et logistique, a-t-il indiqué, et le dénouement de la crise politique actuelle tient à la seule bonne volonté des deux principaux acteurs, M. Kenyatta d’un côté, le leader de l’opposition Raila Odinga, 72 ans, de l’autre.
– Un dernier rebondissement ? –
Mais de dialogue il n’y a pas eu et, près de deux mois après la décision de la Cour suprême d’invalider le premier scrutin pour des irrégularités dans la transmission des résultats, la balle est de nouveau dans son camp.
Trois activistes des droits de l’Homme demandent à la Cour d’ordonner un report de la présidentielle en raison du retrait de Raila Odinga de la course et des récentes déclarations pessimistes du chef de la Commission électorale.
La Cour suprême, qui s’était attiré les foudres du président Kenyatta après l’annulation du scrutin du 8 août, acceptera-t-elle de trancher le litige ou se réfugiera-t-elle derrière des arguments juridiques pour se déclarer incompétente, laissant les politiques face à leurs responsabilités?
Les débats doivent débuter à 10H00 (07H00 GMT) et une décision est attendue dans le courant de l’après-midi.
Si l’élection de jeudi était maintenue, elle se résumerait à un cavalier seul du sortant Kenyatta, fils du père de l’indépendance du pays, Jomo Kenyatta. En l’absence de Raila Odinga, les six autres petits candidats sont appelés à jouer les faire-valoir face au président.
De son côté, Raila Odinga, déjà trois fois candidat malheureux à la présidence (1997, 2007, 2013), s’est retiré de la course le 10 octobre, jugeant que les réformes susceptibles de garantir la tenue d’un scrutin libre et équitable n’avaient pas été menées à bien.
L’IEBC a entrepris certaines réformes: le mode de transmission des résultats est différent, un des responsables de l’IEBC a été mis sur la touche. Mais l’opposition estime que l’institution est toujours partiale et majoritairement acquise au parti au pouvoir.
– Communication brouillée –
L’opposition a depuis envoyé des messages contradictoires sur la marche à suivre le jour du scrutin, que Raila Odinga doit préciser lors d’un meeting dans un parc de Nairobi mercredi à partir de 14H00 (11H00 GMT), selon un communiqué de sa coalition.
Il avait appelé dans un premier temps à des manifestations le jour du scrutin, laissant craindre de nouvelles violences: au moins 40 personnes ont été tuées depuis le 8 août, la plupart dans la répression brutale des manifestations par la police dans des bastions de l’opposition, selon les organisations de défense des droits de l’Homme.
Mardi, il a laissé entendre qu’il pourrait appeler ses partisans à rester chez eux.
Boycotté par l’opposition, le scrutin sera également en partie boudé par les observateurs internationaux: l’Union européenne et la Fondation Carter, citant des raisons de sécurité, ont réduit la taille de leur mission.
Dix ans après les pires violences post-électorales de l’histoire du Kenya indépendant (depuis 1963), qui avaient fait plus de 1.100 morts, la crise politique actuelle a plongé le pays dans une incertitude mêlée d’anxiété.
L’économie la plus dynamique d’Afrique de l’Est tourne au ralenti et de nombreux Kényans ne cachent pas leur lassitude face à cette période électorale prolongée.
Ahuya Achieng, 35 ans, agent de voyage, tue le temps en bavardant avec une amie sur un banc du centre-ville de Nairobi. « Oui, bien sûr, on en a assez ! Tout le monde dit qu’il faut que le pays aille de l’avant, mais pour aller où ? », lâche-t-elle.