Meaux, 16 nov 2017 (AFP)

Enseignants et élèves de deux lycées de Noisiel (Seine-et-Marne) se sont mobilisés jeudi pour dénoncer la “situation inhumaine” vécue par un élève de 19 ans placé en centre de rétention et qui pourrait être expulsé seul vers l’Algérie, a-t-on appris auprès de la direction.
“Plusieurs centaines de personnes se sont réunies ce matin devant le lycée René Cassin avec des banderoles de soutien. Il y avait des lycéens, des personnels, des parents d’élèves, mais aussi des élus et des militants associatifs”, a relaté à l’AFP la proviseure du lycée René Cassin, Fabienne Lajaunie.
Elève en terminale STI, Halim est arrivé France en 2015 avec ses parents, sans-papiers eux aussi. Aîné d’une fratrie de quatre enfants, il est le seul expulsable, son benjamin étant né sur le sol français, a expliqué la directrice.
Le lycéen a été interpellé “suite à un banal contrôle d’identité le 19 octobre et placé en rétention le 21 octobre au centre du Mesnil-Amelot”, près de l’aéroport parisien de Roissy, a précisé à l’AFP Mélanie De Menis, professeur de français, une information confirmée par la Cimade.
Un juge doit se prononcer le 20 novembre sur son expulsion vers l’Algérie, selon l’association qui aide les personnes étrangères.
A la rentrée 2015-2016, Halim avait intégré une classe d’accueil pour élèves allophones. “Très travailleur, il est rapidement passé dans une seconde générale et préparait cette année un bac STI qu’il a toutes ses chances d’avoir. Malgré des conditions de vie très précaires, il a impressionné tout le monde par sa volonté de réussir à l’école”, a dit la directrice de l’établissement.
“Il est menacé d’expulsion à quelques mois de sa régularisation : il doit attester de trois ans de scolarité, or il est dans sa 3ème année dans notre lycée”, a déclaré Mélanie De Menis.
“Il est le seul de sa famille à avoir été arrêté. Il retournera donc en Algérie seul, séparé des siens ? Sans son père, sa mère et ses petits frères et soeurs ? Sans perspective d’avenir ? Halim devrait avoir le droit de vivre auprès des siens comme tous les adolescents et l’école de la République devrait laisser à Halim le droit de passer son bac”, dit l’enseignante.