Paris, 5 juil 2017 (AFP)
La société Amesys, déjà au coeur d’une enquête en France pour avoir fourni du matériel de surveillance à la Libye de Kadhafi, est visée par de nouvelles accusations concernant la vente d’un système similaire à l’Egypte en pleine vague répressive, a annoncé mercredi la FIDH, qui demande à la justice d’enquêter.
L’affaire libyenne visant Amesys est née des révélations en 2011 de journalistes du Wall Street journal qui avaient découvert des manuels portant le logo d’Amesys et des retranscriptions de conversations privées sur internet dans le bâtiment où le régime de Mouammar Kadhafi surveillait les communications.
Après une plainte de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), une enquête pour « complicité de crimes de tortures » a été confiée en 2012 à des juges spécialisés du pôle crimes contre l’humanité et crimes de guerre du tribunal de grande instance de Paris.
Au coeur du dossier, la vente et le déploiement par Amesys, alors filiale de Bull, de son système de surveillance Eagle au régime de Kadhafi en 2007 accusé par les plaignants d’avoir permis la traque d’opposants. A ce jour, aucune mise en examen n’a été prononcée par les magistrats qui ont placé Amesys sous le statut intermédiaire de témoin assisté le 30 mai, selon la FIDH.
Six ans après ces premières révélations, la FIDH qui s’appuie sur une enquête du magazine Télérama publiée mercredi sur son site dénonce la « persistance de l’impunité » dont bénéficie l’entreprise.
« La société Amesys a changé de nom et d’actionnaire pour vendre ses services au nouveau pouvoir égyptien » du général Abdel Fattah al-Sissi qui a succédé au président islamiste Mohamed Morsi, destitué en 2013, affirme Télérama.
Selon Télérama, un ancien cadre d’Amesys a racheté à Bull les actifs de la société avant de récréer deux nouvelles entités en 2012: Nexa Technologies basée en France et Advanced Middle East Systems, dont l’acronyme est AMEsys, établie, à Dubaï.
Toutes deux sont chargées de commercialiser « Cerebro » – « copie actualisée » du programme Eagle, en cours de déploiement en Egypte. Selon Télérama, un contrat est signé en mars 2014 pour la vente d' »un système d’écoute à 10 millions d’euros pour lutter – officiellement – contre les Frères musulmans », l’opposition islamiste.
Une opération réalisée avec « la bénédiction implicite » des autorités françaises qui ont « refusé » de se prononcer sur la demande de licence d’export, affirme Télérama.
Dénonçant « un pied de nez à la justice française », la FIDH et la LDH demandent que l’enquête en cours visant Amesys soit « étendue aux éléments nouveaux révélés par la vente de matériel à l’Egypte », a déclaré Patrick Baudoin avocat et président d’honneur de la FIDH, lors d’une conférence de presse à Paris.
« Amesys récidive en fournissant le même type de matériel de surveillance généralisée au régime de al-Sissi qui pratique depuis son accession au pouvoir des violations constantes des droits de l’Homme », a ajouté l’avocat en évoquant le sort de « dizaines de milliers » de personnes arrêtées.
Depuis la destitution de M. Morsi, le pouvoir dirigé par M. Sissi a violemment réprimé toute opposition, d’abord islamiste puis la jeunesse laïque et libérale qui avait mené la révolte de 2011 contre Hosni Moubarak dans le cadre du Printemps arabe.
L’affaire libyenne visant Amesys est née des révélations en 2011 de journalistes du Wall Street journal qui avaient découvert des manuels portant le logo d’Amesys et des retranscriptions de conversations privées sur internet dans le bâtiment où le régime de Mouammar Kadhafi surveillait les communications.
Après une plainte de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), une enquête pour « complicité de crimes de tortures » a été confiée en 2012 à des juges spécialisés du pôle crimes contre l’humanité et crimes de guerre du tribunal de grande instance de Paris.
Au coeur du dossier, la vente et le déploiement par Amesys, alors filiale de Bull, de son système de surveillance Eagle au régime de Kadhafi en 2007 accusé par les plaignants d’avoir permis la traque d’opposants. A ce jour, aucune mise en examen n’a été prononcée par les magistrats qui ont placé Amesys sous le statut intermédiaire de témoin assisté le 30 mai, selon la FIDH.
Six ans après ces premières révélations, la FIDH qui s’appuie sur une enquête du magazine Télérama publiée mercredi sur son site dénonce la « persistance de l’impunité » dont bénéficie l’entreprise.
« La société Amesys a changé de nom et d’actionnaire pour vendre ses services au nouveau pouvoir égyptien » du général Abdel Fattah al-Sissi qui a succédé au président islamiste Mohamed Morsi, destitué en 2013, affirme Télérama.
Selon Télérama, un ancien cadre d’Amesys a racheté à Bull les actifs de la société avant de récréer deux nouvelles entités en 2012: Nexa Technologies basée en France et Advanced Middle East Systems, dont l’acronyme est AMEsys, établie, à Dubaï.
Toutes deux sont chargées de commercialiser « Cerebro » – « copie actualisée » du programme Eagle, en cours de déploiement en Egypte. Selon Télérama, un contrat est signé en mars 2014 pour la vente d' »un système d’écoute à 10 millions d’euros pour lutter – officiellement – contre les Frères musulmans », l’opposition islamiste.
Une opération réalisée avec « la bénédiction implicite » des autorités françaises qui ont « refusé » de se prononcer sur la demande de licence d’export, affirme Télérama.
Dénonçant « un pied de nez à la justice française », la FIDH et la LDH demandent que l’enquête en cours visant Amesys soit « étendue aux éléments nouveaux révélés par la vente de matériel à l’Egypte », a déclaré Patrick Baudoin avocat et président d’honneur de la FIDH, lors d’une conférence de presse à Paris.
« Amesys récidive en fournissant le même type de matériel de surveillance généralisée au régime de al-Sissi qui pratique depuis son accession au pouvoir des violations constantes des droits de l’Homme », a ajouté l’avocat en évoquant le sort de « dizaines de milliers » de personnes arrêtées.
Depuis la destitution de M. Morsi, le pouvoir dirigé par M. Sissi a violemment réprimé toute opposition, d’abord islamiste puis la jeunesse laïque et libérale qui avait mené la révolte de 2011 contre Hosni Moubarak dans le cadre du Printemps arabe.