
par Guido Talarico
La désinformation est la dernière arme dangereuse laissée entre les mains des élites du TPLF et de leurs alliés qui n’ont pas accepté le changement de gouvernement en Ethiopie dirigé par le prix Nobel de la paix Abiy Ahmed. Le magazine The Week est la dernière victime de ce barrage de fake news diffusées de manière sournoise par les restes du Front populaire de libération du Tigré (TPLF), le parti de l’ancien Premier ministre Meles Zenawi (photo de gauche) et de l’actuel directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom.
L’hebdomadaire américain, dans un rapport intitulé “Tigré, Éthiopie”, a rapporté une série de fake news visant à jeter le discrédit sur les gouvernements éthiopien et érythréen. Après tout, c’est une vieille histoire: à une époque où les journalistes voyagent peu, en l’absence de témoignages directs, nous rapportons les nouvelles venant d’un côté ou de l’autre. Et très souvent, il ne s’agit que de fake news. Ainsi, dans cette guerre de propagande, ceux qui sont souvent laissés au milieu sont les ONG, qui sont utilisées de manière instrumentale. Dans d’autres cas, ce sont même les grandes organisations humanitaires internationales qui sont utilisées à cette fin.
Les reportages de bonne foi de “The Week” sur le Tigré semblent être le produit de cette logique de propagande perverse. D’autres médias vont même jusqu’à accuser les Érythréens d’avoir commis des crimes horribles au Tigré contre la population civile, en particulier contre les femmes, alors qu’en fait, le Front populaire de libération de l’Érythrée, pendant ses 30 années de lutte pour l’indépendance, était bien connu pour ses vertus d’humanité et ses valeurs morales, que dans sa gouvernance ultérieure du pays a transférées à sa population en général et à ses militaires en particulier. L’Érythrée est également connue pour le rôle que les femmes ont joué dans la lutte de libération. Leur force d’âme dans la lutte et dans d’autres aspects de la société leur a valu le respect de leurs homologues masculins et leur a donc valu une part égale de possibilités de diriger les programmes de développement national. Porter ces nobles valeurs même en période de révolution d’une part et ne rien demander en retour pour aider des pays comme le Rwanda, la République démocratique du Congo, le Sud-Soudan et la Somalie en période de besoin d’autre part, il est très loin de la réalité d’accuser les Érythréens de pillage au Tigré.
Le TPLF, qui a reçu le soutien inconditionnel des Érythréens pendant ses décennies de lutte armée, sait pertinemment qu’il s’agit là d’allégations sans fondement qui sont habilement publiées pour dénigrer les efforts de collaboration du président Isaias Afwerki et du premier ministre Abiy pour promouvoir une paix durable dans la Corne de l’Afrique. Les observateurs ainsi que les analystes sérieux et sincères, qui ont étudié et vécu les récents événements de la Corne de l’Afrique, savent parfaitement que l’Érythrée a un rôle positif et stabilisateur dans la région. Le Premier ministre Abiy, en préservant son mandat politique, est également attaché à cette notion, créant ainsi les conditions du développement de toute la région. La paix avec l’Érythrée, après vingt ans de guerre, a été obtenue en quelques semaines. Nous savons aujourd’hui que tous les Éthiopiens y aspiraient, à l’exception du TPLF qui y a toujours fait obstacle. Surtout, l’Érythrée a travaillé sans relâche pour y parvenir.
Après l’arrivée au pouvoir d’Abiy en 2018, le président Isaias Afwerki et le Premier ministre Abiy ont mis peu de temps à rétablir la paix, tenue en otage pendant 20 ans par le pouvoir évincé en Éthiopie, entre les deux pays et la région dans son ensemble. Puis, comme preuve de cet événement historique, et d’un accord tripartite ultérieur (Ethiopie, Erythrée et Somalie), est venu le prix Nobel. Avec l’accord tripartite, la région a commencé à se diriger vers un nouveau paradigme économique et social. La seule partie qui s’est opposée à ce processus de paix et de développement a toujours été le TPLF, qui s’est appuyé sur son réseau international relativement vaste (construit et financé avec les sommes énormes détournées du budget du Trésor éthiopien) pour continuer à désinformer sur ce qui se passe réellement au Tigré et dans la région.
Cette fabrique internationale de fake news est malheureusement aussi composée d’ONG et de fonctionnaires des Nations unies qui sont toujours liés aux dirigeants du TPLF. Ils prétendent ignorer que le TPLF a été subversif et s’est rendu coupable de terribles actes terroristes et de crimes que le gouvernement éthiopien va inculper dans les prochains mois. En plus des divers attentats et massacres commis en Éthiopie, le TPLF est accusé de crimes dans sa propre région du Tigré. Un exemple attristant est que les milices du TPLF qui ont commis le massacre de Mai-Kadra ont fui au Soudan en se faisant passer pour des réfugiés et en se mêlant aux civils en fuite. Une autre chose importante à prendre en compte ici est que les dirigeants du TPLF, avant de s’enfuir, ont libéré des centaines de criminels condamnés à Mekelle, qui pourraient bien être à l’origine de tous les pillages et autres délits criminels.
Les opérations militaires entreprises par le gouvernement sont en effet une réponse pure et simple à une attaque armée que le TPLF a menée en novembre 2020 et qui visait à déstabiliser le commandement éthiopien du Nord pour renverser le gouvernement d’Abiy. Tous ceux qui accusent aujourd’hui le gouvernement fédéral éthiopien d’intervenir au Tigré tentent intentionnellement d’éviter la véritable cause de la crise. N’eut été de la réaction militaire rapide qui a permis de faire échouer les plans criminels et terroristes du TPLF, nous aurions aujourd’hui vu une Éthiopie divisée en proie à des guerres ethniques fratricides qui ont de graves répercussions sur tous les États de la région et qui font des millions de victimes et de réfugiés.
Ces personnes devraient également se rappeler que le TPLF n’a pas voulu respecter les accords de paix signés par l’Éthiopie et l’Érythrée et qu’il est responsable de la déstabilisation de toute la région depuis plus de 20 ans, soutenu par une communauté internationale trompée par sa politique basée sur de fake news et soutenue par des contributions reconnaissantes et généreuses aux médias conformes. Tout en vendant l’image d’un gouvernement stable qui s’efforçait de favoriser la croissance et le développement de l’Éthiopie, le TPLF préparait obstinément le terrain pour la sécession du Tigré comme option résiduelle au cas où son monopole du pouvoir en Éthiopie deviendrait intenable. Dans le même temps, le TPLF continuait à fomenter des conflits ethniques dans les différentes régions du pays tout en achetant d’énormes quantités d’armes qui étaient concentrées au Tigré sous le couvert de la menace érythréenne qu’il alimentait régulièrement pour des motifs cachés.
En effet, on ne peut manquer de se rappeler comment le TPLF, alors qu’il était encore au pouvoir à Addis-Abeba, a fait transférer plus de 80% de ses armements nationaux dans sa région d’origine. C’était un geste rusé et quelque peu arrogant visant à maintenir le contrôle des forces armées afin de dominer le reste de l’Éthiopie et toute la région, y compris l’Érythrée. Pour comprendre la situation actuelle en Éthiopie et au Tigré, on ne peut ignorer ce qui s’est passé le 3 novembre 2020. L’attaque hostile du TPLF contre toutes les positions et bases militaires du Commandement Nord de l’Ethiopie à laquelle le Premier ministre Abiy a dû s’opposer est à l’origine de la situation que le gouvernement éthiopien tente maintenant de gérer au Tigré avec effort et dévouement. Et toutes les personnes de bonne volonté devraient soutenir les efforts du gouvernement éthiopien pour aider la population locale à reprendre son destin en main après avoir été libérée des terroristes du TPLF, qui après 20 ans d’utilisation despotique du pouvoir, essaie toujours, avec le soutien de ses vieux amis et réseaux en Occident, de sauvegarder son objectif de démanteler l’unité de l’Éthiopie pour maintenir son hégémonie même au prix de dommages et de pertes pour son propre peuple.
Pour ceux qui veulent comprendre comment les choses se sont réellement passées, il aurait suffi de relire les différents discours publics que le Premier ministre Abiy (photo de gauche) a prononcés avant d’intervenir au Tigré. Il s’agissait de véritables appels à la population dans lesquels il expliquait qu’Addis-Abeba ne voulait rien faire d’autre que de rétablir l’ordre dans la région et la paix dans toute la Corne de l’Afrique. Ces appels ont également été repris par les chaînes de télévision, mais sont tombés dans les oreilles sourdes du TPLF. Ce qui s’est passé après la prise de Mekelle, la capitale du Tigré, par les Éthiopiens est certainement un récit de guerre; et comme toujours dans ces cas, des tragédies peuvent se produire en tant que dommages collatéraux. Mais si des actes de violence ont été commis, ils doivent, bien sûr, faire l’objet d’une enquête et être sévèrement condamnés.
Nous ne doutons pas que le Premier ministre Abiy, lauréat du prix Nobel, traduira les coupables en justice. Car même pendant une guerre, il y a des règles à suivre et une justice à faire respecter. Même ainsi, il faut savoir que c’est la clique du TPLF qui n’a pas voulu déposer les armes malgré les nombreux appels à la reddition. C’est aussi eux qui, avant de fuir la région, ont ouvert des prisons et libéré les criminels de droit commun dans les rues et ont utilisé la population sans défense comme bouclier.
Dans de telles situations, il y a clairement une urgence humanitaire. Dans une région tourmentée, il est clair que la population, déjà épuisée par la famine et le Covid-19, est dans un état de profonde souffrance et tente donc de fuir vers les régions voisines. C’est certainement une tragédie à prendre en compte et à traiter. Nous devrions tous nous efforcer de mettre un terme aux souffrances des populations harcelées par les jeux de pouvoir. Mais la vérité doit être respectée. C’est difficile, mais nous devons essayer de nous en tenir aux faits sans nous soumettre aux intimidations et sans céder aux fake news et à la désinformation qui se poursuivent.
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