Le Caire, 11 nov 2017 (AFP)

Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukry effectuera une tournée dans le Golfe et plaidera pour des solutions politiques au moment où les tensions montent dans la région, notamment entre l’Arabie saoudite et l’Iran, a annoncé le ministère samedi.
M. Choukry dont le pays est un allié de Ryad portera un message du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi aux dirigeants d’Arabie saoudite, du Koweït, de Bahreïn et d’Oman.
Il se rendra également en Jordanie durant cette visite de trois jours qui débutera dimanche, a précisé le ministère dans un communiqué.
Le chef du mouvement libanais Hezbollah, soutenu par l’Iran, Hassan Nasrallah a accusé vendredi l’Arabie saoudite de « détenir » le Premier ministre libanais démissionnaire Saad Hariri et d’avoir demandé à Israël de frapper le Liban.
Vendredi, le président libanais Michel Aoun a lui aussi exprimé son « inquiétude » quant au sort de M. Hariri qui a toujours été soutenu par Ryad et possède la nationalité saoudienne.
Ce dernier avait annoncé samedi dernier, à la surprise générale, et depuis l’Arabie saoudite qu’il démissionnait, dénonçant dans un discours télévisé la « mainmise » de l’Iran sur le Liban.
Ryad avait ensuite demandé à ses ressortissants de quitter le Liban, faisant craindre que ce pays aux équilibres fragiles, ne replonge dans des violences.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères « confirmera la politique égyptienne…qui consiste à oeuvrer en faveur de solutions politiques aux crises pour épargner davantage de troubles et de polarisation dans la région », a indiqué Le Caire.
L’Egypte, qui a l’armée la plus puissante du monde arabe, est dépendante de l’aide saoudienne et soutient la politique de Ryad face à l’Iran.
Mais Le Caire a montré peu d’enthousiasme face à la guerre lancée par Ryad au Yémen contre des rebelles, les Houthis, accusés d’être pro-iraniens. L’Egypte n’a envoyé que quelques navires bien qu’elle eut promis d’envoyer des troupes au sol si nécessaire pour soutenir la coalition arabe conduite par les Saoudiens.
Le président Sissi a indiqué jeudi que la sécurité des pays du Golfe était « une ligne rouge », tout en appelant à la prudence: « Je ne suis pas pour la guerre. (…) La région fait déjà face à suffisamment de troubles ».