Rouen, 8 avr 2017 (AFP)
Une exposition du Musée national de l’Education (Munaé) de Rouen rouvre le dossier de l’Algérie française, vue sous l’angle de l’école, affichant une grande rigueur historique et l’ambition de pouvoir un jour être montrée à Alger.
Intitulée « L’école en Algérie, l’Algérie à l’école, de 1830 à nos jours » l’exposition devait être en partie montrée à Montpellier au musée de l’histoire de France en Algérie dont le projet a été abandonné en 2014 par la municipalité, confrontée à des polémiques politiques.
Enrichie par les collections du Munaé, seul musée en France consacré à l’école, peu connu mais disposant de très importantes réserves, l’exposition, conçue par Jean-Robert Henry, chercheur et spécialiste du monde méditerranéen est ouverte au public à partir de samedi et pour un an.
« Nous voulons montrer la dimension coloniale de l’histoire scolaire française (…) Le cas algérien est tout à fait intéressant car il montre beaucoup d’ombres et de lumières, des choses très bien et d’autres tout à fait ratées », a déclaré à la presse M. Henry lors du vernissage.
« Pour ce cas algérien, on n’a pas voulu tout ramener à une vision franco-française, au contraire », a-t-il dit. « On a essayé de montrer le caractère extrêmement complexe du système scolaire que les Français ont trouvé sur place et comment cette complexité s’est maintenue jusqu’à nos jours », a-t-il ajouté
Quand les Français prennent possession de l’Algérie en 1830, ils trouvent des petites écoles coraniques de villages mais aussi des medersas (école, NDLR) de niveau secondaire dont ils vont faire peu de cas, voire parfois même les détruire.
Quand viendra le temps des réformes de la IIIe République avec Jules Ferry la population européenne va pleinement en profiter mais l’obligation scolaire ne concernera pas les enfants indigènes, à part quelques exceptions. Seuls 10% d’entre eux sont scolarisés en 1940.
Après la seconde guerre mondiale Paris va mettre les bouchées doubles mais « les réformes trop tardives n’empêcheront pas le +problème algérien+ de mûrir dans la violence » selon l’exposition. En 1962 50% des enfants musulmans sont scolarisés.
« Tous ceux qui ont pu entrer dans le système français sont devenus à l’indépendance les élites », a dit Ahmed Djebbar, ancien ministre algérien de l’Education (1992-94).
Après l’indépendance, la scolarisation va se poursuivre grâce à la coopération franco-algérienne.
Selon M. Henry, l’expérience scolaire coloniale continue à produire des effets aujourd’hui en Algérie, avec les débats sur la place de la langue française dans l’enseignement.
« Notre ambition est que cette exposition puisse être vue en Algérie », a dit Florence Hudowicz, commissaire de l’exposition.
Intitulée « L’école en Algérie, l’Algérie à l’école, de 1830 à nos jours » l’exposition devait être en partie montrée à Montpellier au musée de l’histoire de France en Algérie dont le projet a été abandonné en 2014 par la municipalité, confrontée à des polémiques politiques.
Enrichie par les collections du Munaé, seul musée en France consacré à l’école, peu connu mais disposant de très importantes réserves, l’exposition, conçue par Jean-Robert Henry, chercheur et spécialiste du monde méditerranéen est ouverte au public à partir de samedi et pour un an.
« Nous voulons montrer la dimension coloniale de l’histoire scolaire française (…) Le cas algérien est tout à fait intéressant car il montre beaucoup d’ombres et de lumières, des choses très bien et d’autres tout à fait ratées », a déclaré à la presse M. Henry lors du vernissage.
« Pour ce cas algérien, on n’a pas voulu tout ramener à une vision franco-française, au contraire », a-t-il dit. « On a essayé de montrer le caractère extrêmement complexe du système scolaire que les Français ont trouvé sur place et comment cette complexité s’est maintenue jusqu’à nos jours », a-t-il ajouté
Quand les Français prennent possession de l’Algérie en 1830, ils trouvent des petites écoles coraniques de villages mais aussi des medersas (école, NDLR) de niveau secondaire dont ils vont faire peu de cas, voire parfois même les détruire.
Quand viendra le temps des réformes de la IIIe République avec Jules Ferry la population européenne va pleinement en profiter mais l’obligation scolaire ne concernera pas les enfants indigènes, à part quelques exceptions. Seuls 10% d’entre eux sont scolarisés en 1940.
Après la seconde guerre mondiale Paris va mettre les bouchées doubles mais « les réformes trop tardives n’empêcheront pas le +problème algérien+ de mûrir dans la violence » selon l’exposition. En 1962 50% des enfants musulmans sont scolarisés.
« Tous ceux qui ont pu entrer dans le système français sont devenus à l’indépendance les élites », a dit Ahmed Djebbar, ancien ministre algérien de l’Education (1992-94).
Après l’indépendance, la scolarisation va se poursuivre grâce à la coopération franco-algérienne.
Selon M. Henry, l’expérience scolaire coloniale continue à produire des effets aujourd’hui en Algérie, avec les débats sur la place de la langue française dans l’enseignement.
« Notre ambition est que cette exposition puisse être vue en Algérie », a dit Florence Hudowicz, commissaire de l’exposition.