Rome, 11 août 2017 (AFP)

Une ONG engagée dans les secours de migrants au large de Libye a affirmé avoir été envoyée vendredi pour porter assistance au C-Star, navire affrété par des militants antimigrants en Méditerranée, qui était à l’arrêt mais a refusé son aide.
Un porte-parole des militants du C-Star a pour sa part expliqué à l’AFP qu’il n’y avait pas de situation de détresse, le bateau ayant simplement arrêté ses moteurs pour résoudre un problème technique.
Il n’a pas été possible de joindre les gardes-côtes italiens pour confirmer s’ils avaient bel et bien confié cette mission insolite au navire de Sea-Eye, une ONG allemande.
Sur Facebook, le président de Sea-Eye, Michael Buschheuer, a déclaré avoir été informé des difficultés du “navire nazi” et a souligné que l’aide aux personnes en détresse était un devoir pour tous les navigateurs “indépendamment de leur origine, couleur de peau, religion ou convictions”.
Le Sea-Eye s’est dérouté en direction du C-Star, mais lors d’un contact radio, l’équipage du second a refusé l’aide du premier, qui a repris sa route, a précisé l’ONG allemande sur Facebook.
Après cinq jours de blocage au large de la Tunisie, où des pêcheurs et un puissant syndicat s’opposaient à leur ravitaillement, les militants du C-Star étaient sortis jeudi soir de leur silence.
“Notre bateau à été ravitaillé, tout va bien, il retourne sur zone”, a lancé Clément Galand, militant français à bord, dans un message à l’AFP dans la nuit de jeudi à vendredi.
Vendredi en début d’après-midi, les militants ont cependant annoncé avoir mis les moteurs à l’arrêt le temps de régler “un problème technique mineur” pour que le bateau soit à même de naviguer près d’autres bateaux dans la zone de secours au large de la Libye.
Selon eux, cet arrêt des moteurs a enclenché une simple procédure d’information des embarcations navigant dans les environs.
Le C-Star, un navire de 40 mètres qui bat pavillon de la Mongolie, a été loué à Djibouti par le groupe d’extrême droite français “Génération identitaire”.
Il a rencontré des difficultés avec les autorités au canal de Suez en Egypte et lors d’un premier ravitaillement à Chypre, où il a été soupçonné d’aide à l’immigration clandestine quand des membres d’équipage ont demandé l’asile.
A bord, des militants allemands, français, italien et autrichien, financés grâce à appel aux dons sur internet qui a récolté plus de 212.000 dollars (180.000 euros) depuis mi-mai, entendent faire en sorte que les migrants secourus dans les eaux internationales au large de la Libye soient reconduits en Afrique.
La semaine dernière, ils ont suivi deux navires d’ONG en leur adressant ce message par radio: “Nous nous vous demandons de quitter la zone de secours. Vous agissez comme un facteur incitatif pour les trafiquants d’êtres humains”.
Un message similaire à celui transmis jeudi par la marine libyenne, qui a interdit tout navire étranger non autorisé dans une zone de recherches et de secours au large de ses côtes.