Niamey, 9 nov 2017 (AFP)

Le groupe nucléaire français Areva veut “assurer la viabilité” de ses deux filiales au Niger grâce à des mesures drastiques d’économie, dont plusieurs centaines de licenciements en 2018, a indiqué jeudi son directeur général.
“La situation du marché de l’uranium est difficile : son prix est passé de 40 dollars à 20 dollars (par kg) ces trois dernières années et la demande a baissé de près de 10%”, a déclaré le directeur général de NewCo Areva, Philippe Knoche, à l’issue d’un entretien à Niamey avec le président du Niger, Mahamadou Issoufou.
C’est “dans ce contexte” que les conseils d’administration de Cominak et Somaïr, les deux mines d’Areva dans le nord du Niger, “ont pris des décisions qui étaient difficiles mais indispensables” en vue d'”assurer la viabilité des sociétés et réaliser des économies”, a expliqué Philippe Knoche à la radio publique nigérienne.
Areva cherche à faire “l’équivalent de 60 milliards de francs CFA (90 millions d’euros) d’économie chaque année”, a-t-il chiffré. Au Niger, “nous sommes plus sur des réductions progressives de production”, pendant qu’au Canada, il vient d’être décidé que “l’importante mine de MacArthur cessera pendant l’année 2018 sa production”, a-t-il noté.
Mi-octobre, une source syndicale basée dans la cité minière d’Arlit (nord) avait déclaré à l’AFP qu’Areva leur avait annoncé sa “décision” de licencier “près de 200 agents” sur les 916 de la Somaïr, “en raison d’un problème de trésorerie”. La mesure concernait également “plus de 500” postes de “sous-traitants”, selon cette source.
“Nous sommes contraints de prendre cette décision : c’est une question de survie pour Somaïr”, avait déjà justifié Areva.
Les mesures budgétaires prévoient également “la baisse de l’activité minière”, “la baisse des investissements”, “la diminution de la flotte des engins” et “le réajustement des effectifs de la Somaïr et des sous-traitants”, a précisé Areva.
Le Niger est le 4e producteur d’uranium au monde, mais aussi l’un des pays les plus pauvres de la planète. L’uranium nigérien représente un tiers de la production totale d’Areva. Ce minerai, une fois enrichi, sert de combustible aux centrales nucléaires. Areva exploite l’uranium depuis près de 50 ans dans le nord du Niger.