Strasbourg, 18 mai 2017 (AFP)

Le Parlement européen s’est dit jeudi « préoccupé » par l’arrestation et l’incarcération en avril du chef de l’opposition zambienne Hakainde Hichilema, accusé de trahison.
Dans une résolution adoptée à Strasbourg, les eurodéputés évoquent des « éléments indiquant que les accusations » contre M. Hichilema « seraient dues à des motivations politiques », et appellent les autorités zambiennes à enquêter sur des allégations de mauvais traitements que le chef de l’opposition aurait subis en prison.
Le Parlement européen déplore par ailleurs des « restrictions de plus en plus importantes de la liberté d’expression et d’association » en Zambie.
M. Hichilema, 54 ans, a été arrêté début avril et inculpé pour « trahison », pour avoir gêné le convoi du chef de l’Etat, son rival à la présidentielle, Edgar Lungu. Lundi, la justice a annoncé qu’il resterait en prison au moins jusqu’au 22 mai.
Cette arrestation et, surtout, les charges retenues contre M. Hichilema ont été dénoncées par l’opposition et la société civile, qui y voient la volonté du régime de lui faire payer son refus de reconnaître la victoire de M. Lungu à l’élection présidentielle d’août 2016.
Hakainde Hichilema, opposant historique en Zambie, a échoué en août dernier pour la cinquième fois consécutive à la présidentielle.
Battu de seulement 100.000 voix (2,5% des suffrages) par Edgar Lungu, au pouvoir depuis 2015, il continue de contester ces résultats en arguant de fraudes, malgré leur validation par la Cour constitutionnelle.